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Plus deux mois après la mort d’Ali Lajnef, on exige toute la vérité sur les causes de son décès

La rue de Hafouz où Ali Lajnef a été retrouvé mort (les traces de son sang sur la chaussée).

Plus de deux mois après le décès, dans des conditions suspectes, du militant syndicaliste de gauche et professeur de philosophie Ali Lajnef, décès survenu le 26 juillet 2020, le rapport du médecin légiste est enfin entre les mains de la justice. L’avocat l’a eu la semaine dernière (le 1er octobre 2020) et en a remis une copie à son épouse.

Selon le commentaire d’un ami médecin, le rapport décrit toutes les lésions observées : elles sont nombreuses, localisées essentiellement au niveau de l’hémiface et l’hémi corps gauche ayant provoqué une hémorragie méningée et lésions cérébrales. Il s’agit d’une complication d’un traumatisme provoqué et non d’une simple chute sur le bord du trottoir.

Rappelons que le premier rapport de la police parlait d’un décès survenu dans la rue le 25 juillet à 10h du matin et non le 26 juillet à 22 heures au service d’urgence de l’hôpital Farhat Hached où la sécurité civile avait transporté Ali Lajnef le 25 juillet 2016 entre 16h et 16h40, suite à un signalement par quelqu’un qui l’a trouvé blessé sur le trottoir de la rue de Hafouz, derrière la voie ferrée à Sousse.

De même, le premier rapport ne disait rien au sujet de l’hospitalisation et des démarches de la famille avant et après le décès, ni des éléments que la famille a recueillis, et transmis à la police, auprès des voisins du lieu où Ali Lajnef a été trouvé (l’un des habitants des villas voisines équipées de caméras de surveillance a déclaré à la famille qu’il mettrait à la disposition de la justice ce que sa caméra avait filmé) et de la sécurité civile qui a gardé le numéro de téléphone de la personne qui l’avait alerté.

Sur la base du rapport du médecin légiste, le juge d’instruction aurait ordonné à la garde nationale de mener une enquête. Pour aider la famille dans ses démarches visant à connaître toute la vérité sur les causes réelles du décès de notre camarade et ami, il est souhaitable de confier le suivi de l’affaire à une équipe d’avocat(e)s, de Sousse, de Kairouan, de Tunis et d’ailleurs, avec le soutien de nos ami(e)s syndicalistes, de la LDHT, d’Al-Massar, dont Ali faisait partie, ainsi que de toutes les personnes fidèles à la mémoire de l’enseignant, du militant et de l’ami qu’il était.

Mohamed Cherif Ferjani

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