Premier pays d’Afrique du Nord à avoir signé un Accord d’Association avec le Royaume-Uni, accord qui lui assurera, lors de sa prochaine entrée en vigueur, des conditions commerciales préférentielles notamment dans le secteur agroalimentaire et pour les produits industriels, la Tunisie espère relancer ses échanges avec ce grand pays, à la faveur du Brexit scellant sa sortie de l’Union européenne.
L’ambassade de Tunisie à Londres a organisé le 22 octobre 2020, en collaboration avec la Chambre de commerce arabo-britannique, la Chambre de commerce tuniso-britannique et le Department of International Trade britannique, le «e-Forum tuniso-britannique pour le commerce et l’investissement».
Cette 3e édition a été rehaussée par la participation de Ali Kooli, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, et a vu la participation de nombreuses personnalités dont Damien Moore MP, Envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le Commerce avec la Tunisie, Baronness Symons of Vernham Dean, présidente de la Chambre de commerce arabo-britannique et ancienne ministre d’Etat du Royaume-Uni chargée du Commerce et de l’Investissement puis de la région MENA, ainsi qu’un nombre considérable de représentants du secteur public et privé des deux pays.
Dans son allocution, M. Kooli a rappelé les liens traditionnels qui lient la Tunisie au Royaume-Uni, ainsi que leur volonté commune de préserver le dynamisme des relations bilatérales, et ce tout en œuvrant sans relâche au renforcement de leur coopération dans les divers domaines. Concernant le volet économique, M. Kooli a mis en exergue les réformes et mesures concrètes mises en œuvre afin de renforcer l’attractivité de la Tunisie, tout en insistant sur l’importance accordée au domaine des énergies renouvelables, traditionnellement considéré comme étant un secteur-clef pour les entreprises britanniques. À cet égard, M. Kooli a fait savoir que la Tunisie participera à la 26e Conférence des parties signataires de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, prévue à Glasgow en novembre 2021, qui sera une opportunité de discuter avec les acteurs-clés, et de passer en revue les possibilités de partenariats stratégiques notamment dans concernant la transition énergétique.
Par ailleurs, M. Kooli a rappelé que de nombreux mécanismes existent afin d’encourager l’investissement britannique en Tunisie, a l’image des 2 milliards de livres sterling mis à disposition par le UKEF pour promouvoir l’investissement et les exportations britanniques en Tunisie.
De son côté, Nabil Ben Khedher, l’ambassadeur de la Tunisie à Londres, a évoqué les nombreux succès enregistrés dans les domaines-clefs de la coopération entre la Tunisie et le Royaume-Uni, notamment l’éducation et l’enseignement supérieur, la gouvernance, la sécurité et l’économie. Concernant le volet économique, il a ainsi estimé que l’Accord d’association tuniso-britannique dont la mise en œuvre est prévue au 1er janvier 2021, sera un vecteur essentiel du renforcement des échanges commerciaux et des partenariats entre opérateurs des deux pays. De ce fait, il a considéré que ce cadre juridique permettra de traduire concrètement les nombreuses opportunités à saisir dans les deux pays, et l’indéniable complémentarité entre les marches tunisien et britannique.
Lors de cette rencontre, Jed Mrabet, président de la Chambre de commerce tuniso britannique (TBCC), a mis en exergue le lien fort entre les deux pays; la Tunisie étant le premier pays d’Afrique du Nord à signer un Accord d’Association avec le Royaume-Uni, ce qui assurera des conditions commerciales préférentielles notamment dans le secteur agroalimentaire et pour les produits industriels. «Travaillons donc à faire de la Tunisie la porte d’accès à l’Afrique et à développer le partenariat nord-sud !», a-t-il insisté.
M. Mrabet a ajouté : «Nous sommes convaincus que les récentes désignations du nouvel ambassadeur du Royaume-Uni et de l’Envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le Commerce avec la Tunisie, seront bénéfiques pour tous les opérateurs économiques», tout en rappelant l’engagement de la TBCC à promouvoir les opportunités d’affaires et œuvrer au développement durable des relations tuniso-britannique.
Quant à Damien Moore MP, il a exprimé son enthousiasme d’avoir été désigné en tant qu’Envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le Commerce avec la Tunisie, traduisant l’intérêt accordé par le Royaume-Uni à la consolidation de ses relations avec la Tunisie, et ce en prévision des nouvelles opportunités créées par la prochaine entrée en vigueur de l’Accord d’association. M. Moore a ajouté que cet Accord sera une base solide pour rapprocher les milieux d’affaires des deux pays, et in fine influera positivement sur la création d’emploi en Tunisie.
L’événement a été l’occasion d’explorer les opportunités d’investissement notamment dans des secteurs clefs tel que les services financiers et I.T., qui représentent respectivement 29 et 24% du nombre total des projets créés depuis 2010, devançant ainsi ceux dans le secteur du textile (19%) les énergies renouvelables (19%) et les services Business (23%), selon Sarah Russis Kraiem, directrice chez FDi Intelligence du Financial Times Group. Mme Kraiem a également fait savoir que ce type d’investissement étranger est essentiellement motivé par l’«esprit entrepreneurial» et le «vivier de compétences» en Tunisie, qui s’ajoutent aux facteurs traditionnels de la croissance du marché local, de la proximité des marchés et des clients internationaux, ainsi que de l’avantage comparatif du marché tunisien en termes de coûts des exploitations. Ces coûts ont d’ailleurs été mis en valeur par Daniel Rich, CEO de Tunur Energy, qui a affirmé que la Tunisie a un fort potentiel et peut bénéficier de l’expertise britannique dans ce secteur.
L’évènement a également été une opportunité d’aborder les moyens de capitaliser sur le potentiel du marché. Plusieurs programmes d’assistance technique finances par le gouvernement britannique sont mis en place depuis 2018, au profit notamment de la TBCC et du Cepex.
Dans ce cadre, le cabinet de consulting britannique OCO Global, en charge de la gestion de ce projet, a permis à plusieurs entreprises tunisiennes d’adapter leurs produits et stratégies aux exigences du marché britannique afin de faciliter leur exportation au Royaume-Uni. Il convient de signaler que ce programme porte essentiellement sur trois secteurs considérés comme étant à fort potentiel : l’agroalimentaire, les produits et services liés à l’innovation (TIC), et le textile.
Source : communiqué.
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