L’organisation non gouvernementale (ONG), I Watch, a mis en garde, via un communiqué rendu public hier, mercredi 28 octobre 2020, contre «les pressions» exercées sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour qu’il revienne sur sa décision de muter le magistrat Bechir Akremi, qui était le procureur de la république près du tribunal de première instance de Tunis.
I Watch assure, par ailleurs, qu’elle respecte le recours fait par Akremi pour réviser la décision de sa mutation, mais refuse «toute intervention de tierces parties pour faire pression sur le CSM en vue d’influer sur sa décision».
L’organisation a, dans le même cadre, appelé le Conseil supérieur de la magistrature à ne pas succomber aux pressions exercées sur lui et à tenir à sa décision initiale, et ce, «afin de protéger l’indépendance du pouvoir judiciaire et de l’éloigner de tous les soupçons ayant entouré le parquet de Tunisie lors de la mandature de Bechir Akremi».
Connu pour sa proximité du mouvement Ennahdha (qui serait à l’origine des pressions évoquées par I Watch), Akremi a fait l’objet de nombreuses controverses ces dernières années.
Il est notamment accusé par le comité de défense des deux politiciens assassinés en 2013, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, d’avoir manipulé les dossiers de leurs assassinats lorsqu’il était juge au sein du tribunal de première instance de Tunis. Selon eux l’enquête judiciaire sur ces deux assassinats attribués à des islamistes extrémistes a été manipulée de telle manière à empêcher la révélation de la vérité.
C. B. Y.
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