Alors que les appels à la haine envers les médias et les journalistes qui condamnent notamment le terrorisme islamiste se multiplient ces derniers jours, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a critiqué, ce mardi 3 novembre 2020, l’absence de réaction de la part du gouvernement.
La Haica a mis en garde, dans son communiqué, contre l’augmentation du taux des crimes d’agression et d’incitation contre les journalistes tunisiens, avertissant que l’impunité persistante et l’absence de sanctions judiciaires sont devenues une réelle menace pour l’avenir de la liberté d’expression et des médias en Tunisie.
Elle a également condamné le recours à des chaînes de télévision illégales pour mentionner les noms et adresses des journalistes, ce qui constitue «une menace directe pour leur sécurité physique et celle de leurs collègues et proches», faisant ainsi allusion à l’affaire de l’ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hichem Meddeb, qui avait, dimanche dernier, menacé nommément le directeur de Kapitalis, Ridha Kéfi, sur la chaîne Zitouna TV.
L’institution constitutionnelle a, par ailleurs, dénoncé «l’indifférence du gouvernement face aux abus visant les journalistes», l’appelant à «prendre des mesures qui expriment une réelle volonté politique de soutenir la liberté des médias et de protéger les journalistes de toutes les formes de harcèlement, d’intimidation et d’extorsion, pratiquées contre eux dans le cadre de leur travail».
La Haica a, d’autre part, appelé les députés à se tenir aux côtés des journalistes et à leur fournir toutes les conditions appropriées pour qu’ils remplissent leur rôle conformément aux normes internationales, notamment en accélérant la mise en place du nouvel organe de communication audiovisuelle à travers un projet de loi fondamentale qui garantit la liberté d’expression et l’indépendance des médias audiovisuels.
C. B. Y.
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