Nommé le 23 octobre dernier à la tête de la compagnie nationale Tunisair, Wassef Ayadi, ingénieur spécialisé dans l’aviation, titulaire d’un diplôme de l’Université de Stuttgart et d’un MBA de l’université de Durham, a finalement décliné l’offre. C’est ce que rapporte Mosaïque FM en citant des sources informées.
Les raisons de ce changement d’avis ne sont pas connues, l’intéressé n’ayant pas communiqué sur la question pas plus que le ministère du Transport. Certains parlent d’un désaccord sur les clauses financières du contrat. D’autres avancent que la situation financière catastrophique de l’entreprise et les difficultés de toutes sortes auxquelles les réformes structurelles envisagées devraient faire face ont refroidi l’enthousiasme de Wassef Ayadi.
Des sources informées ont précisé à Kapitalis que l’accord a buté sur deux points.
D’abord le salaire proposé, 1000€, alors que M. Ayadi touche 20000€ en Allemagne. Il n’y a donc pas photo. On peut être patriote, mais tout de même…
Ensuite, la compagnie, qui vit sous perfusion grâce au financement de l’Etat, n’a pas d’argent pour acheter les pièces détachées pour ses avions, alors qu’elle n’a plus que 5 appareils en fonction, le reste étant en panne.
M. Ayadi ne manque pas de références. Il a entamé sa carrière chez Airbus, puis chez Lufthansa, où il a notamment occupé le poste de chef de projet, puis directeur avant d’être nommé Head of Business Development.
Au rythme où la descente aux enfers des entreprises publiques se poursuit, on ne trouvera plus bientôt que des ronds de cuir sans envergure ou des carriéristes incompétents pour en assurer la direction.
La mauvaise monnaie, on le sait, chasse souvent la bonne, et les véritables compétences préfèrent monnayer leur talent à l’étranger où ils sont assurés de trouver de meilleures conditions de travail, des salaires plus consistants et, surtout, le respect de leur dignité, monnaie devenue rare dans un pays où ce sont les plus médiocres et les plus vulgaires qui élèvent le plus la voix.
I. B.
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