Contrairement à une idée largement répandue, la Tunisie est loin d’être géographiquement un petit pays. Elle pourrait même abriter une population bien plus importante, et devenir une puissance économique. Pourtant, le chemin qu’elle a emprunté est radicalement inverse, et se traduit par un grave déclin démographique et économique. Explications…
Par Ilyes Zouari *
Les Tunisiens ont tous grandi avec l’idée d’habiter un petit pays, souffrant à la fois de sa taille réduite et d’une population galopante devant être absolument maîtrisée. Sa réalité démographique est pourtant fort différente, comme l’attestent de nombreuses comparaisons internationales dans ce domaine. Un domaine qui est probablement celui qui véhicule, depuis l’antiquité, le plus d’exagérations et de peurs irrationnelles… et que l’histoire a toujours fini par démentir.
Un faux «petit pays»
Selon les données de la Banque mondiale, la superficie de la Tunisie est de 163.610 km2. Ainsi, et si elle est effectivement moins grande que ses voisins immédiats que sont l’Algérie et la Libye, elle est toutefois loin d’être un petit pays à l’échelle internationale, puisqu’elle a l’avantage, par exemple, de disposer d’un territoire plus vaste que ces quatre pays réunis que sont les Pays-Bas (41.540 km2), la Belgique (30.688 km2, après récente mise à jour), la Suisse (41.290 km2) et le Danemark (42.920 km2, hors Groenland). Soit quatre pays renommés d’Europe de l’Ouest, mais qui totalisent une superficie de seulement 156.438 km2. Ceci est d’ailleurs l’occasion de rappeler que la majorité des cartes géographiques en circulation, et surtout lorsqu’elles sont basées sur la projection de Mercator, dressent une représentation terriblement déformée des continents en réduisant considérablement la taille des pays du sud. À titre d’exemple, la Côte d’Ivoire est un tiers plus vaste que le Royaume-Uni (et non deux ou trois plus petite), et l’Algérie est plus grande que le Groenland (et non quatre ou cinq fois moins étendue…).
Par ailleurs, une comparaison rationnelle de la superficie du pays par rapport à un certain nombre de «grands pays» arabes, et se basant uniquement sur la superficie non désertique et donc réellement utilisable pour une installation humaine durable, démontre, là aussi, une réalité bien différente des idées reçues en la matière.
En effet, la superficie non désertique de la Tunisie, ou ce que l’on pourrait simplement appeler le territoire «habitable», représente environ 64% du territoire total du pays, soit approximativement 105.000 km2 de terres à vocation résidentielle ou agricole, d’une manière ou d’une autre (ce qui représente aussi, dans le cas tunisien, à peu près la partie recevant au moins 100 mm de précipitations par an, sans oublier de retirer les nombreuses sebkhas).
Par conséquent, la Tunisie habitable est en réalité trois quarts plus grande que l’Égypte habitable (+75 %), qui ne recouvre tout au plus que 6% du pays, soit seulement 60.000 km2 environ (sur un total de 1.001.450 km2, et à plus de 90 % situés autour du Nil, qui compense des précipitations parfois quasi nulles). Ainsi, la réalité est que les Égyptiens aimeraient bien avoir la «chance» d’avoir un territoire aussi «vaste» que celui sur lequel les Tunisiens peuvent vivre et circuler. Ce genre de comparaison est également valable pour la Libye, entre autres, et dont la superficie habitable ne représente que 4,4% du territoire national (1.759.540 km2), en incluant même quelques vastes oasis, soit environ 77 000 km2.
Un pays relativement sous-peuplé
Loin d’être aussi petite qu’on le répète, la Tunisie est également loin d’être aussi peuplée qu’on pourrait le penser. Une vérité que de nombreuses comparaisons internationales mettent, là encore, clairement en évidence, et ce, même en ne tenant compte que de la partie non désertique du territoire.
En effet, si la Tunisie habitable, qui concentre plus de 99% de la population du pays (soit 11,8 millions d’habitants à la mi-2020), était aussi peuplée que les Pays-Bas (17,5 millions), que la Belgique (11,5) eu encore que la Suisse (8,6), elle compterait, respectivement, une population de 44,2 millions, 39,3 millions et 21,9 millions d’habitants (en se basant sur les données du PRB, un des organismes de référence en matière de démographie).
Bien d’autres exemples intéressants peuvent également être cités, et notamment dans le continent asiatique. Ainsi, si la Tunisie non désertique était aussi densément peuplée que ces deux pays plus petits en superficie que sont la Corée du Sud (51,8 millions d’habitants, pour 100.339 km2) et Taïwan (23,6 millions, pour 36.200 km2), elle abriterait une population de 54,2 et de 68,5 millions d’habitants, respectivement. Et ce, sans oublier, d’une part, que les forêts recouvrent environ 65% du territoire sud-coréen et 55% du territoire taïwanais, et d’autre part, que ces deux pays, ainsi que la Suisse précédemment citée, ont l’inconvénient d’avoir un territoire en bonne partie montagneux. Un inconvenant particulièrement vrai pour la Suisse et Taïwan, pays dont une partie importante est située à plus de 1 000 mètres d’altitude (environ 50% pour le premier et 40% pour le second, avec plusieurs dizaines de sommets de plus de 3000 mètres), rendant inhabitable et difficilement accessible une partie non négligeable du pays.
Enfin, si la Tunisie non désertique avait la même densité de démographie que l’Égypte habitable (qui concentre plus de 99% de la population du pays, soit un peu plus de 100 millions d’habitants sur un total de 100,8 millions), elle accueillerait alors non moins de 175 millions d’habitants ! Un cas extrême, qui n’est pas forcément un exemple à suivre, mais qui a le mérite d’illustrer parfaitement le potentiel démographique considérable de la Tunisie.
La Tunisie pourrait devenir une puissance économique
Forte de sa taille, la Tunisie pourrait, en fait, devenir une puissance économique, si elle se dotait d’une population plus importante. Et ce, comme ont réussi à le devenir la Corée du Sud, sixième exportateur mondial de biens, ou encore le richissime Taïwan, seizième exportateur mondial, alors que la première est seulement presque aussi grande que la Tunisie habitable, et que le second est 2,8 fois moins étendu. Ce dernier, qui a aussi l’inconvénient d’être un pays insulaire, affiche même, à lui seul, un PIB qui est un tiers plus important que celui du Nigeria, première économie – mais en déclin – de l’ensemble du continent africain (du fait de sa production pétrolière et de sa population, les plus élevées d’Afrique).
La Tunisie a d’ailleurs la chance d’avoir de nombreux atouts, qui s’ajoutent à sa géographie, son climat et à l’étendue de ses terres agricoles. Et en particulier, sa situation géographique stratégique, qui se traduit notamment par sa grande proximité avec le gigantesque marché de l’Union européenne, d’une part, et par son appartenance à la vaste et proche Afrique francophone, d’autre part. Cette dernière, plus de trois fois plus étendue que l’Union européenne, constitue d’ailleurs la zone la plus dynamique du continent, et surtout dans sa partie subsaharienne qui rassemble un total de 22 pays et de 330 millions d’habitants (contre 52 millions en 1950). Celle-ci a en effet enregistré en 2019 les meilleures performances économiques du continent pour la sixième année consécutive et pour la septième fois en huit ans. Sur la période 2012-2019, la croissance annuelle de cet ensemble s’est ainsi établie à 4,4% en moyenne (5% hors cas très particulier de la Guinée équatoriale), contre 2,8% pour le reste de l’Afrique subsaharienne. Un essor que l’on retrouve notamment dans l’espace UEMOA, situé en Afrique de l’Ouest et qui n’est autre que la plus vaste zone de forte croissance du continent, avec une hausse annuelle du PIB de 6,4 % en moyenne sur cette même période de huit années.
Grâce à ce dynamisme, la Côte-d’Ivoire vient, par exemple, de dépasser le Nicaragua en richesse par habitant, pour devenir le premier pays africain au sous-sol globalement pauvre de l’histoire à devancer un pays d’Amérique hispanique, avec un PIB par habitant de 2.286 dollars début 2020, contre 1.913 dollars (hors très petits États n’ayant pas plus de 1,5 million d’habitants, majoritairement insulaires et ne pouvant être pris en compte pour de pertinentes comparaisons). Une performance réalisée après avoir réussi l’exploit de dépasser le Ghana et le Nigeria, deux pays regorgeant de richesses naturelles, pour devenir le pays le plus riche de toute l’Afrique de l’Ouest (2.202 dollars et 2.230 dollars par habitant, respectivement).
Cette croissance globalement assez rapide de l’Afrique francophone est par ailleurs soutenue par une assez bonne maîtrise de la dette publique, les pays francophones n’étant qu’au nombre de deux parmi les dix pays les plus endettés de l’ensemble du continent (et qui n’arrivent qu’aux 8e et 9e place début 2020, selon les données révisées du FMI).
Par ailleurs, il est à noter qu’il n’y a désormais plus qu’un seul pays francophone parmi les cinq pays les plus pauvres du continent (à savoir le Burundi, avec quatre pays anglophones que sont le Soudan du Sud, pays le plus pauvre du monde, le Malawi, la Somalie et le Soudan), et qu’il n’y a plus aucun pays francophone dans les six dernières places du classement international ‘‘Doing business’’ pour le climat des affaires, désormais majoritairement occupées par des pays anglophones.
Au passage, il est intéressant de constater que l’appartenance de la Tunisie à l’espace francophone n’est nullement de nature à empêcher sa jeunesse d’avoir un niveau globalement assez bon en anglais. En effet, et pour ce qui est de la maîtrise de cette langue, le pays arrive même en première position dans le monde arabe selon le dernier classement international annuel EF EPI, publié fin 2019, et dépasse au total non moins de 14 anciennes colonies britanniques ayant toutes l’anglais pour langue co-officielle de facto (comme les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Qatar et le Sri Lanka), ainsi que bien d’autres pays tels que la Turquie, la Thaïlande ou encore le Mexique, voisin des États-Unis.
Pourtant, et tout comme pour son potentiel agricole, la Tunisie est loin d’exploiter pleinement ce double avantage que représente sa proximité avec l’Union européenne et avec l’Afrique francophone. À titre d’exemple, et parmi bien d’autres, les touristes français et allemands sont chaque année moitié plus et sept fois plus nombreux, respectivement, à visiter la Grèce, pourtant au moins aussi éloignée (et tout en y dépensant environ deux fois plus par visiteur…). Quant à l’Afrique francophone, les établissements bancaires tunisiens brillent par leur (quasi-)absence, alors que les agences bancaires marocaines sont désormais plus de deux fois plus nombreuses que celles de l’ancienne puissance coloniale, bénéficiant ainsi pleinement de la forte croissance de la zone, et pour le plus grand bien de l’économie marocaine. Qui l’aurait cru il y a encore une dizaine d’années ? La France, probablement deuxième puissance mondiale en combinant tous les critères de puissance (mais encore faut-il que les Français eux-mêmes le sachent…), s’est en effet assez désintéressée de l’Afrique, y perdant de nombreuses positions que la Tunisie aurait dû s’empresser de récupérer en partie, comme a su si bien le faire le Maroc.
Une Tunisie qui devrait également s’employer à tirer profit de la crise internationale liée au Covid-19, en répondant plus activement au souhait exprimé par les pays d’Europe de l’Ouest de rapprocher la production d’un certain nombre d’éléments stratégiques, confiés jusqu’ici à la Chine et à d’autres pays asiatiques. Mais là encore, le royaume chérifien s’est montré bien plus réactif…
La Tunisie devrait donc mieux exploiter ses nombreux atouts, sans craindre de voir sa population continuer à croître. En effet, et si toute explosion démographique est de nature à poser de sérieuses difficultés, une croissance démographique modérée n’a, au contraire, jamais empêché un pays de se développer (et qui pourrait correspondre à un taux de fécondité d’environ 2,5 enfants pour la Tunisie, soit à peu près la moyenne souhaitée par les femmes tunisiennes, contre environ 2,1 actuellement… et 7,0 en 1965). Il en est d’ailleurs de même pour ce que l’on appelle la surpopulation, concept dont la définition est difficile à établir, en plus d’être variable d’une génération à une autre… depuis l’antiquité.
En effet, et comme le démontre l’exemple de nombreux pays asiatiques et européens, fortement peuplés et faiblement dotés en ressources naturelles, le développement économique d’une nation repose d’abord et avant tout sur le respect des quatre conditions suivantes : l’organisation, le travail, la discipline et le sens de l’intérêt général.
Enfin, et en matière d’environnement, il convient de rappeler que l’humanité, qui n’a d’ailleurs utilisé jusqu’ici que moins de 5% de l’ensemble des matières premières de la planète (sur terre et en mer), exploite aujourd’hui largement moins de 1% du potentiel mondial en énergies renouvelables, considérées comme non polluantes et devant être privilégiées (énergies solaire, éolienne et hydraulique, géothermie et biomasse). Une très large sous-exploitation de ces énergies également valable pour la Tunisie, qui est en plus assez en retard en la matière par rapport à bien d’autres pays. Ainsi, et compte tenu des grands espaces encore disponibles, du potentiel considérable en énergies renouvelables, et des progrès permanents de la science (dans l’agriculture, les énergies renouvelables, le traitement des déchets, l’architecture…), la Terre pourrait aisément, et n’en déplaise à certains, abriter bien davantage que sa population actuelle. À titre d’exemple, et rien que pour l’agriculture, il est même désormais possible de se passer de terre, de soleil et de pesticides, tout en affichant un rendement près de cent fois supérieur à l’hectare qu’avec les méthodes classiques (ce qu’on appelle l’aéroponie).
Enfin, et pour revenir à la Tunisie, il est tout de même assez intéressant de noter que la microscopique île de Zembra, située au large du Cap-Bon (3,89 km2), pourrait à elle seule abriter moitié plus que l’ensemble de la population actuelle du pays, à raison d’une moyenne «raisonnable» de 4,5 personnes au mètre carré, toutes corpulences confondues, soit 4,5 millions de personnes au km2 (certains articles de la presse internationale se basant sur une moyenne pouvant aller jusqu’à neuf personnes…). Même l’aéroport de Sfax, et ses 3,27 km2, serait à lui seul capable de regrouper largement plus que cette même population, qui n’aurait besoin que d’une superficie d’environ 2,6 km2.
La plus faible croissance démographique du monde arabe et d’Afrique continentale
Les différents éléments précédemment cités démontent que la Tunisie pourrait compter une population bien plus importante que sa population actuelle, lui permettant d’atteindre les ambitions qui devraient être les siennes. Pourtant, force est de constater que le pays est bien loin d’emprunter cette voie, avec une croissance démographique nette assez faible et estimée à seulement 1,0% entre mi-2019 et mi-2020. Pire encore, la Tunisie connaît même la progression la plus faible de l’ensemble du monde arabe, ainsi que de l’ensemble du continent africain, hors petits États insulaires. Sa croissance démographique est, par exemple, bien plus faible que celle enregistrée par l’Algérie (1,9%), l’Égypte (1,7%) et la Libye (environ 2,0 %), ou encore que la moyenne des pays du monde arabe (2,1% pour l’année précédente) et de l’Afrique subsaharienne francophone (2,9%, également pour l’année précédente, soit la zone la plus dynamique au monde).
Cette évolution n’est bien sûr pas sans conséquences sur le rang de la Tunisie au niveau international. Sur le plan africain, et rien que pour l’Afrique francophone, la Tunisie a été dépassée par non moins de six pays depuis l’indépendance, comme le Sénégal (passé de 3,2 millions d’habitants en 1960 à 16,7 millions), la Côte d’Ivoire (de 3,5 à 26,2 millions), ou encore le Bénin (de 2,8 à 11,9 millions). Le Burundi devrait d’ailleurs être le septième pays à la dépasser, probablement au cours de cette année 2020.
Quant au niveau arabe, la Tunisie sera vraisemblablement devancée à moyen terme par la Jordanie (10,7 millions), et devrait surtout voir son poids continuer à se réduire au sein du Maghreb, l’affaiblissant davantage dans ses relations avec ses voisins, et en particulier avec l’Algérie. En effet, et à l’horizon 2050, cette dernière – en grande partie désertique – devrait être 4,8 fois plus peuplée que la Tunisie, selon les projections actuelles, contre 3,7 fois aujourd’hui et 2,6 fois en 1960. Et ce, suite à une augmentation de sa population qui serait de 38%, contre seulement 7% pour la Tunisie, lui permettant ainsi d’atteindre une population de 61,4 millions d’habitants (contre 12,7 millions). Une hausse de la population tunisienne qui serait également assez largement inférieure à celle du Maroc, qui croîtrait de 22% pour atteindre 44,6 millions 2050, Sahara occidental inclus (entité désertique, fictive et sans histoire, montée hélas de toute pièce par le pouvoir algérien – au détriment du Maroc et de la construction du Maghreb arabe, et que même les anciennes puissances coloniales n’avaient jamais osé créer…).
Parallèlement, l’aggravation de ces déséquilibres s’observera bien sûr également avec de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, et notamment ceux précédemment cités, à savoir le Sénégal (qui atteindrait 35,9 millions d’habitants en 2050), la Côte d’Ivoire (50,9 millions), le Bénin (30,6) et le Burundi (25,5).
La Tunisie, très bientôt pays le plus pauvre d’Afrique du Nord
Mais en plus de ce grave et historique déclin démographique, la Tunisie connaît aussi un non moins historique déclassement économique. En effet, et après avoir été longtemps un modèle de réussite et de développement pour l’ensemble du monde arabe et du continent africain, le pays connaît hélas une très faible croissance économique depuis sa révolution de janvier 2011, et qui a même été la plus basse de toute l’Afrique du Nord sur la période 2012-2019 (seulement 2,2% en moyenne annuelle). Avec une richesse par habitant s’établissant à 3.317 dollars fin 2019, selon la Banque mondiale, la Tunisie devrait d’ailleurs devenir assez rapidement le pays le plus pauvre de cette partie du continent, se faisant d’abord devancer par le Maroc (3.204 dollars fin 2019), puis par l’Égypte (3.020 dollars). Deux pays qui réalisent, en moyenne, une croissance environ deux fois supérieure, et qui étaient largement derrière la Tunisie il y a encore quelques années.
Par ailleurs, il paraît très probable que la Tunisie soit dépassée par la Côte d’Ivoire à moyen terme. Celle-ci serait alors le premier pays d’Afrique subsaharienne au sous-sol pauvre à devancer, dans l’histoire, un pays d’Afrique du Nord. En attendant, la Tunisie pourrait bien prochainement faire son entrée historique dans la courte liste des dix pays les plus endettés de l’ensemble du continent, elle qui avait fini l’année 2019 à la douzième place des pays africains ayant la dette publique la plus élevée, proportionnellement à leur richesse.
Ce double déclin démographique et économique de la Tunisie constitue une réalité préoccupante pour l’ensemble de personnes qui y sont attachées. Une évolution dont devraient également s’inquiéter les responsables politiques, afin que le pays puisse, au moins, maintenir son rang à l’échelle internationale. Mais encore faut-il que ces derniers connaissent eux-mêmes le véritable potentiel de la Tunisie, et qu’ils ne soient plus victimes de certaines idées reçues aveuglantes. Des idées reçues, qui peuvent aussi agir négativement sur la psychologie collective de tout un peuple.
* Président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (Cermf).
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