Après avoir arrêté un groupe de 11 personnes s’apprêtant à faire un voyage clandestin vers l’Italie à partir de la ville côtière de Bekalta (gouvernorat de Monastir), hier, mercredi 11 novembre 2020, les agents du district de Moknine ont tenu à respecter le nouveau rite policier tunisien qui consiste à photographier, de dos, les suspects et à diffuser leur photo sur Facebook. Seulement, cette fois, le dérapage déontologique a été plus grave…
En effet, parmi les individus arrêtés et photographiés, il y avait deux petits enfants de 4 et 6 ans.
Ces pauvres mômes, dont les parents voulaient leur faire courir le risque d’effectuer un voyage potentiellement mortel, n’ont pas, non plus, été épargnés par la police – qui représente, au bout du compte, l’État tunisien – laquelle leur a fait subir une humiliation gratuite, cruelle et illégale.
Au lieu de contacter les organismes compétents en vue de leur apporter le soutien psychologique nécessaire, elle les a transportés au poste de police, où l’environnement est certainement nocif aux personnes de leurs âges, et les a même traités comme n’importe quel autre suspect, ou presque.
Notons, par ailleurs, que ces photos ont été données aux administrateurs d’une page Facebook lambda (nommée “Moknine Today”), ne représentant aucune organisation médiatique ou sécuritaire.
Rappelons qu’il y a quelques semaines, des pages Facebook appartenant à des syndicats sécuritaires avaient également créé une vive polémique, en photographiant (de face cette fois) une adolescente arrêtée pour avoir insulté les policiers dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, et en l’instant à leur tour via les commentaires accompagnant la photo.
Cherif Ben Younès
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