Après l’annonce des deux entreprises pharmaceutiques Pfizer et BioNTech, cette semaine, sur le vaccin contre la Covid-19 qu’ils ont développé «avec une efficacité estimée à 90%», le défi, éthique et humanitaire, aujourd’hui, est de permettre aux pays «pauvres» d’avoir accès à ce vaccin au même titre que leurs homologues «riches».
Malheureusement, malgré les efforts allant dans ce sens, fournis notamment par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est, une fois de plus, la loi du plus fort qui primera. Et le plus fort, à notre époque, est évidemment celui qui possède le plus d’argent.
En effet, selon un rapport publié par le site américain “Saloon”, hier, samedi 14 novembre 2020, les grandes forces économiques mondiales ont déjà précommandé 82% des doses du vaccin qui seront commercialisés durant l’année 2021. Conséquence : 85% des habitants de la planète auront beaucoup de mal à se faire vacciner.
Au prix de 40 dollars par traitement, soit deux injections distinctes, les nations les plus riches se sont précipitées pour précommander des millions de doses, avant même qu’on sache si ce vaccin aboutira.
Les Etats-Unis ont acheté 100 millions de doses avec une option de pouvoir s’en procurer 500 millions supplémentaires; l’Union européenne a, pour sa part, acheté 200 millions de doses et s’est réservé le droit d’en obtenir 100 millions supplémentaires; le Canada s’en est procuré 76 millions et la Grande Bretagne 40 millions.
A eux seuls donc, ces pays ont acheté ou réservé plus d’un milliard de doses, alors que les deux entreprises allemande et américaine ont prévu d’en produire environ 1,35 milliard d’ici la fin de l’année 2021.
«Si nous n’avons que le vaccin Pfizer et que tout le monde a besoin de deux doses, c’est clairement un dilemme éthique», a regretté Trudie Lang, directrice du Global health network à l’Université d’Oxford, dans une déclaration accordée à l’AFP, la semaine dernière.
Heureusement qu’il existe actuellement plus de trois douzaines d’autres vaccins Covid-19 en développement, dont 11 ont fait l’objet d’essais de phase 3, le dernier avant l’homologation.
Notons que le ministre de la Santé tunisien, Faouzi Mehdi, a annoncé que la Tunisie devrait pouvoir vacciner 2 millions de ses citoyens (près de 1/6ème de la population) en 2021.
C. B. Y.
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