Quelque 17,2% des enfants tunisiens âgés de 0 à 5 ans sont obèses et 44,2% sont à risque d’obésité, selon une étude réalisée par Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et relayée par l’agence Tunis Afrique presse (Tap).
Un chiffre qui s’explique notamment par l’existence d’un terrain génétique (au moins un parent obèse) ainsi que par les pratiques alimentaires obésogènes de la société.
Le taux élevé s’explique également par le faible recours à l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois ainsi que les mauvaises pratiques d’introduction d’aliments de complément et le manque d’exercices physiques, selon l’organisation mondiale.
Malheureusement, l’étude réalisée par l’Unicef montre aussi qu’il y a un problème de conscience chez les adultes, qui ne sont pas sensibles aux soucis sanitaires de surpoids chez les enfants.
C’est le cas de la plupart des parents, et, pire encore, de nombreux professionnels de santé, notamment des médecins et des pédiatres, qui les détournent des bonnes pratiques d’alimentation du jeune enfant.
La même étude souligne, par ailleurs, que l’État tunisien est complice dans cette situation, car il incite, via les subventions aux produits de base, à la consommation d’aliments hypercaloriques, favorisant l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.
D’un autre côté, l’étude de l’Unicef a révélé une forte prévalence des problèmes de santé mentale et des comportements à risque chez les enfants…
«72% des élèves ne disposent pas des compétences de base en calcul et 34% en lecture. Ce taux élevé s’explique par une couverture et qualité limitées de l’éducation préscolaire, l’abandon scolaire et la faible rétention des apprentissages. Ce taux s’explique aussi par une faible compréhension de l’écrit et une faible maîtrise des langues d’enseignement. Des lacunes ont été identifiées au niveau des capacités et de la déontologie des enseignants. En effet, l’étude a démontré la détérioration du dialogue social et l’incapacité à trouver des compromis, la faible gouvernance du système éducatif ainsi que et la capacité de l’Etat à augmenter l’efficience des dépenses publiques en éducation», rapporte la Tap.
L’étude a aussi démontré une hausse du nombre d’enfants confrontés à la violence, sous toutes ses formes. En effet, 17.449 cas de violences physiques et sexuelles ont été rapportés en 2018, contre 5.992 en 2011-2012.
Cette hausse s’explique par les méthodes de discipline violentes, l’exploitation économique et la traite des enfants, ainsi que par l’ignorance de la loi et des droits de l’enfant, l’abandon scolaire, le manque d’alternative connue aux châtiments corporels ainsi que le développement de l’économie informelle et de la criminalité.
L’étude a aussi démontré une faible diffusion et mise en œuvre des lois protectrices pour les enfants, une faible capacités de lutte contre la corruption et la criminalité, un vide juridique et une insuffisance du dispositif de prévention/prise en charge des enfants victimes de violence.
Sur un autre plan, l’étude a révélé que 21,2% des enfants tunisiens sont pauvres alors que le taux de pauvreté moyen en Tunisie est largement inférieur (15,2%).
C. B. Y.
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