Sans forcer, l’équipe nationale de football a réussi, hier, mardi 17 novembre 2020, à se qualifier, pour la 20e fois de son histoire, et la 15e fois d’affilée (un record), à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can), qui se déroulera en hiver 2022 au Cameroun. Une qualification qui ne doit, toutefois, pas dissimuler les (rares) lacunes observées dans le jeu, notamment lors de la double rencontre contre la modeste équipe de Tanzanie.
Par Cherif Ben Younès
En tenant cette dernière en échec (1 – 1), la Tunisie s’est assurée, comme d’habitude, depuis 26 ans, d’être du voyage africain, mais malgré la réalisation de cet objectif, le match d’hier, à Dar es Salam, n’a pas été tout à fait satisfaisant.
Wadie Jary, président de la Fédération tunisienne de football (FTF) n’a d’ailleurs pas caché sa déception concernant le rendement de l’équipe.
«J’estime que nous avons les moyens de faire beaucoup mieux que ce que nous avons fait. Les records ne sont pas importants si la prestation n’est pas convaincante. Nous avons besoin de travailler davantage afin d’être prêts lors des éliminatoires de la coupe du monde», a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Face à une équipe bien regroupée derrière, il n’était pas évident de jouer mieux
Le patron du football tunisien, qui adresse certainement, à travers ce statut, un avertissement au coach Mondher Kbaïer, a tout de même été assez sévère avec l’équipe nationale.
Celle-ci ayant, en effet, dominé la majeure partie d’une rencontre pas facile à négocier, devant un adversaire jouant devant son public, concerné par le résultat du match, et qui est en plus tactiquement très discipliné.
Ce qui a été, en revanche, beaucoup plus inquiétant que le rendement, c’est le problème de l’inefficacité offensive, car comme il y a 4 jours à Radès, face au même adversaire, le onze national tunisien a su créer un grand nombre d’occasions et n’en a concrétisé qu’une seule.
Et si ce problème n’aura pas eu de conséquences néfastes dans ces éliminatoires, le prix de la maladresse devant le but pourrait être très cher contre de meilleures équipes, notamment lors des qualifications pour la prochaine Coupe du monde ou durant la Can camerounaise.
Faut-il rappeler Taha Yassine Khenissi ?
L’idée de jouer avec un «faux 9» (souvent Youssef Msakni et Wahbi Khazri, par intermittence) dans un 4-3-3, permet, certes, d’avoir un maximum de joueurs capables de créer le jeu et de participer activement aux attaques placées, mais il s’agit également d’une option à risque, comme on a pu le constater contre la Tanzanie.
Le plus «dangereux», c’est le fait de ne pas disposer d’autres alternatives tactiques, étant donné que le sélectionneur national ne convoque plus, depuis un bon moment, d’avant-centres de métier. Et pour cause…
Il n’y en a aucun, actuellement, qui mérite de faire partie de la sélection, selon Mondher Kbaïer, pas même Taha Yassine Khenissi, l’attaquant de l’Espérance sportive de Tunis (EST), qui a été le titulaire au poste lors de la Can 2019, mais qui ne donne malheureusement plus satisfaction en club, y perdant même sa place dans l’équipe type la saison dernière, au profit de l’ivoirien Ibrahim Ouattara.
Derrière, ça ne se bouscule pas au portillon en termes d’attaquants ayant un niveau international. Une situation qui pourrait contraindre M. Kbaïer à finir par réintégrer l’espérantiste à son effectif, en tant que doublure de Khazri, en espérant qu’il retrouve, rapidement, son niveau d’il y a deux ans… à moins qu’un nouveau jeune, évoluant à ce poste, ne se révèle cette année, ou que l’éternel Ahmed Akaïchi (30 sélections et 9 buts) n’explose dans le championnat koweitien.
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