«Leila Toubel défend le diable qui ne la laissera plus monter sur scène en chemise de nuit et à moitié nue», c’est le titre d’un article écrit, selon la comédienne et dramaturge tunisienne, par une femme soutenant le Parti destourien libre (PDL), en réaction à une réserve qu’elle a émise sur la présence de Abir Moussi, présidente du parti, dans une conférence de presse des syndicats des arts.
Par Cherif Ben Younès
Compte tenu de la bassesse du titre journalistique, qui renferme un jugement pseudo-moral à l’encontre de Mme Toubel, cette dernière a estimé qu’il fallait mettre en garde contre cette ancienne-nouvelle attitude, des fans de Moussi, qui n’hésitent pas à dénigrer tout personnage public émettant une critique envers elle.
Une attitude qui rappelle forcément les agissements de l’ancien régime, et du parti Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) auquel Moussi occupait, comme par hasard, un poste de secrétaire générale adjointe.
«Je veux prendre pour témoins toutes les personnes qui me connaissent et qui connaissent mon engagement en tant qu’artiste citoyenne depuis 30 ans pour la liberté et la dignité. Une cabale est lancée depuis hier parce que j’ai émis une réserve sur la présence de Abir Moussi dans une conférence de presse des syndicats des arts, ce que vous voyez sur cette capture est le titre d’un article écrit par une femme – que je ne connais pas d’ailleurs – Je me passe de toute réponse, je veux juste que vous soyez les témoins de comment les fans de l’intouchable essayent de dénigrer l’artiste et la femme que je suis juste parce que j’ai dit ce que je pense et c’est ce que je continuerai à faire couverte ou à moitié nue», a écrit Leila Toubel, dans un statut Facebook publié hier, samedi 21 novembre 2020.
Par ailleurs, ce qui est marquant avec Abir Moussi et certains de ses fans c’est le fait que d’une part, ils se présentent comme les nouveaux représentants du modernisme en Tunisie, et que d’autre part, ils expriment des positions aussi conservatrices que celles des islamistes.
En 2019, l’avocate avait, à titre d’exemple, assuré qu’elle était contre l’égalité successorale entre l’homme et la femme, ou encore qu’elle était favorable au test anal pour identifier et punir les homosexuels. Aujourd’hui, c’est l’aspect vestimentaire de Leila Toubel qui dérange une journaliste PDListe (une opinion que certains Nahdhaouis auraient honte d’exprimer, soit dit en passant). A quoi devons-nous nous attendre demain ?
Mise à jour : L’auteure de l’article en question, Esma Hamzaoui, a contacté Kapitalis, pour préciser que c’est le site Tunisie Focus qui a ajouté le titre objet de polémique à la lettre qu’elle a écrite à l’attention de Leila Toubel.
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