Le ministère des Technologies de la communication est appelé à réviser le modèle actuel de gestion du secteur et à revoir l’affectation des fonds alloués à son développement, de manière à créer de la valeur ajoutée lui permettant de garantir son autofinancement.
Par Taoufik Halila *
Selon la Loi des Finances de la Tunisie pour 2021, le budget du ministère des Technologies de la communication s’élève à 134.238 millions de dinars tunisiens (MDT) dont 90 MDT proviennent du Fonds des Télécoms.
Le problème est que sur ces 90 MDT, uniquement 30 MDT sont destinés aux investissements, et le reste soit 60 MDT sont programmés comme des subventions aux entités sous tutelle du ministère comme suit : l’Office national de la télédiffusion (40,989 MDT), la Société des parcs technologiques intelligents de la Tunisie (4,380 MDT), l’Agence nationale de certification électronique (2,5 MDT); l’Agence nationale des télécoms (5,298 MDT), l’Agence nationale de la sécurité informatique (4,833 MDT), le Centre national informatique (1 MDT), et l’Office de la Poste tunisienne (1 MDT).
Il est important de signaler que la recette annuelle du Fonds des Télécoms est à peu près de 160 MDT et que, malheureusement et jusqu’à aujourd’hui, à peu près 20% uniquement de ce montant sont destinés à financer les investissements dans le secteur.
Il est par ailleurs à noter que le plan stratégique Tunisie digitale 2016-2020 a prévu que, vers 2020, le Fonds des Télécoms devrait financer l’innovation dans les TIC, pour un montant de 20% de ses recettes soit vers les 32 MDT. Or, fort est de constater qu’a ce jour ce taux n’a pas dépassé, suivant les estimations, les 3,75% soit 0,6% du PIB (environ 600 MDT).
Pour cette raison, nous appelons le ministère des Technologies de la communication à réviser le modèle actuel de gestion du secteur et à revoir l’affectation des fonds de développement.
Nous appelons aussi les entités sous tutelle du ministère à rationaliser leur gestion et à créer de la valeur ajoutée leur permettant un autofinancement.
Et pour conclure, cette citation : «Il est bon de faire une planification, mais il est mieux de respecter ce qu’on a planifié, sinon, nous resterons dans la tourmente des vœux et des espérances».
* Président de la Chambre nationale des intégrateurs des réseaux télécoms (Utica).
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