Les réactions à la mutation du coronavirus Covid-19 apparue en Grande-Bretagne se multiplient dans le monde. La Tunisie n’est pas en reste où les inquiétudes sur une aggravation de l’épidémie sont exprimées par beaucoup de médecins et de citoyens. L’année 2021 ne se présente pas sous les meilleurs auspices…
Par Imed Bahri
Evoquant cette nouvelle version du coronavirus, qui va nous accompagner au cours de l’année 2021, le professeur Faouzi Addad fait remarquer que cette souche est «plus transmissible mais moins grave», selon les médecins britanniques qui l’ont découverte, mais cela mérite d’être vérifié et confirmé, estime de professeur de médecine, dans un post Facebook, aujourd’hui, lundi 21 décembre 2020.
«Le vaccin 2020 à peine injecté est déjà obsolète pour certains. De notre côté, les vaccins pour la version Covid-19 ont été commandés pour la mi-avril et ils seront peut être déjà périmés», fait encore constater le médecin, exprimant une crainte sérieuse exprimée par beaucoup de ses collègues.
Aucun traitement miracle avant 2022
Sur un ton douloureusement ironique, le praticien ajoute dans le même post: «Covid-20 vous promet une version à la hauteur de vos attentes pour éviter tout relâchement dans le futur. Sa vitesse a été accélérée et les tests seront disponibles dans tous les espaces. Il n’y aura encore aucun traitement miracle en attendant 2022. Des masques plus larges et plus résistants seront bientôt livrés dans une version plus élégante. Les vols en provenance de l’Angleterre resteront ouverts encore pour quelques jours afin de garantir de ne surtout pas manquer cette nouvelle version. On veut être les premiers servis. L’année 2021 se présente sous les meilleurs auspices.»
«La mutation décrite du virus Sars Cov 2 se propagerait plus rapidement, mais il reste à déterminer si elle serait plus mortelle», note Dr Rafik Boujdaria, chef de service de médecine d’urgence à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, dans un post Facebook, en partageant les interrogations concernant le vaccin que cette mutation imposera… «À mon avis il ne faut pas verser ni dans le catastrophisme ni dans le simplisme. Que faire donc ? Renforcer l’adhésion aux mesures barrières ; réorganiser le temps de travail et attendre les résultats des études de génome et de l’impact sur la protéine S» (une protéine plasmatique anticoagulante, importante dans la balance hémostatique).
Les effets désastreux de la réouverture des frontières
Concernant la gestion officielle tunisienne de la pandémie, l’ancien ambassadeur Elyes Kasri se montre très sceptique sinon très critique à l’égard des autorités publiques qu’il trouve quelque peu laxistes : «Alors que de nombreux gouvernements européens se concertent pour renforcer les mesures de confinement et annuler les célébrations de Noël et du jour l’an (chrétien), notre gouvernement semblerait s’apprêter, sous la pression des hôteliers, restaurateurs et organisateurs de spectacles, à relâcher les mesures de confinement et le couvre-feu, quitte à nous refaire le coup de juin dernier qui a abouti a une deuxième vague meurtrière du coronavirus.»
«Appâté par quelques euros ramenés par un nombre qui s’est avéré infime de touristes, le gouvernement de l’époque avait, contre toute logique, décidé en juin dernier la réouverture des frontières avec les effets désastreux que nous subissons jusqu’à ce jour», rappelle M. Kasri, qui semble douter de la capacité du gouvernement Mechichi à faire face à une troisième vague de la pandémie.
«Non content de ne pouvoir faire face à la deuxième vague de Covid-19, le gouvernement Mechichi s’apprêterait à ouvrir les vannes à une troisième vague alors qu’une nouvelle souche du coronavirus commence à circuler dans certains pays européens comme la Grande-Bretagne, le Danemark et les Pays Bas, avec une capacité de contagion plus de 70% supérieure a celle déjà en circulation depuis l’hiver dernier», écrit M. Kasri, qui s’interroge, sur un ton macabre : «Est-ce la manière de Hichem Mechichi de nous souhaiter un nouvel an… au cimetière?»
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