Des images me parviennent de Kerkouane à la pointe nord du Cap Bon entre Kélibia et El-Haouaria, gouvernorat de Nabeul. Une côte magnifique, splendide dont nous sommes en train de sacrifier les richesses et le charme et de perdre à jamais.
Par Hakim Tounsi *
Ce fut l’une des côtes les plus poissonneuses du littoral tunisien jusqu’à la fin des années 70. Depuis, les fonds marins ne sont plus qu’un désert désolant où on ne croise plus un poisson qu’après des miles et des miles d’errance dans un milieu sous marin saccagé, pillé, meurtri.
Sur le littoral la situation n’est pas meilleure. Les constructions anarchiques ont proliféré suite au relâchement et à l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat depuis la révolution de 2011. Le domaine public maritime est violé et les réserves naturelles et autres sites forestiers publics sont envahis par des opportunistes, qui les ont carrément revendus aux particuliers sous forme de lotissements non agrées.
Les habitants et les amoureux de la région du Cap Bon attendent toujours le réveil des autorités et la réaction du gouvernorat de Nabeul pour sévir et arrêter ce désastre criminel et honteux !
Pour information, Kerkouane (arabe : كركوان) est un site antique tunisien situé sur la côte orientale de la péninsule du Cap Bon, à six kilomètres au nord de Hammam-Ghezèze. Il abrite une cité et une nécropole puniques inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 28 novembre 1981 car ce sont les seuls exemples d’architecture punique à n’avoir pas subi de modifications de la part de civilisations postérieures. En effet, probablement détruite et abandonnée durant la Première guerre punique (milieu du IIIe siècle av. J.-C.), la cité ne sera pas reconstruite par les Romains.
Kerkouane, l’une des plus importantes cités puniques avec Carthage, Hadrumète et Utique, exista pendant près de 400 ans.
* Economiste, dirigeant fondateur du TO Authentique, Paris.
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