«Le voyage de Seifeddine Makhlouf ne s’inscrit pas dans le cadre d’une mission parlementaire officielle, et le problème ne réside pas dans le type de passeport en question, qui a été au centre d’une fausse polémique, mais dans la nature de cette mission», a indiqué la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi, lors d’une conférence organisée ce mercredi 30 décembre 2020, à l’Assemblée, en affirmant également que le président du parlement Rached Ghannouchi n’est pas habilité à délivrer les ordres de missions.
En effet selon Abir Moussi, c’est le bureau de l’Assemblée, qui aurait du examiner l’ordre de mission et décider s’il était nécessaire de délivrer le passeport spécial, octroyé dans le cadre de missions parlementaire, à Seifeddine Makhlouf, chef du bloc Al-Karama, a-t-elle dit, en affirmant avoir adressé une demande d’explications à ce sujet, au président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi : «mais je n’ai rien reçu en retour et ceci représente une infraction au règlement intérieur».
La présidente du PDL a affirmé que le voyage de Seifeddine Makhlouf ne s’inscrit pas dans le cadre d’une mission parlementaire, tout en indiquant que l’Association tunisienne des victimes de la torture, sise à Genève, qui a invité le chef du bloc Al-Karama, n’est pas connue pour son militantisme.
«De plus, elle est présidée par un dénommé Abdennacer Neït-Liman, un tuniso-algérien, membre de l’organisation des Frères musulmans appelée aujourd’hui Ennahdha. Il a quitté la Tunisie en 1998 pour l’Italie, qui l’a expulsé pour appartenance à un groupe terroriste, avant de repartir à Genève où il a demandé l’asile politique», ajoute Abir Moussi.
«On s’interroge alors sur le caractère urgent de cette visite qui a nécessité l’octroi d’un passeport de mission à Makhlouf sachant que le monde est en pleine lutte contre le coronavirus et que toutes les activités se déroulent à distance. Rached Ghannouchi doit nous donner des explications, notamment sur les objectifs et sur le financement de cette visite», a encore déploré Abir Moussi, estimant que cette mission est suspecte.
«C’est une réunion entre islamistes, liée aux activités de l’organisation des Frères musulmans et une enquête doit être ouverte», a-t-elle appelé.
Rappelons que l’Assemblée a indiqué hier, dans un communiqué que Seifeddine Makhlouf a été invité, en tant que président de la commission parlementaire des martyrs de la révolution, par ladite association, pour une rencontre portant sur la justice transitionnelle qui s’est déroulée du 21 au 27 décembre.
En réaction, Zied Ghanney, député Attayar avait indiqué que le communiqué de l’ARP vise à tromper l’opinion publique pour mettre fin à la polémique, en affirmant lui aussi, que Rached Ghannouchi, n’est pas habilité à octroyer les ordres des missions, et que le bureau de l’Assemblée aurait du être consulté.
Y. N.
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