Rafik Abdessalem Bouchlaka, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, n’a pas le sens de l’humour. Aussi les énormités qu’il profère souvent traduisent-elles plutôt une profonde stupidité. Sa dernière bourde a concerné, Abir Moussi, l’ennemie jurée du parti islamiste.
Dans un post facebook publié mercredi 30 décembre 2020, le gendre de Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a cru pouvoir affirmer qu’après enquête, il a découvert qu’Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), est une «communiste déguisée» et qu’elle «a fait ses début au sein du Watad», le Parti des patriotes démocrates unifié, l’une des composantes de gauche radicale.
En plus de la stupidité de celui qui l’a faite, cette «révélation» qui n’en est pas une – Mme Moussi ayant commencé sa carrière politique au sein du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti au pouvoir sous la dictature de Ben Ali, ce que ses adversaires islamistes lui ont d’ailleurs toujours reproché – traduit en réalité l’agacement (et le mot est faible) qu’inspire Mme Moussi, dont le parti est en tête des sondages d’opinion, aux islamistes en général et à M. Bouchlaka en particulier.
Ce qui dérange M. Bouchlaka et son gendre c’est de voir la présidente du PDL prendre haut la main le leadership des Destouriens, une force politique de poids sur l’échiquier tunisien que les islamistes cherchent à séduire et à attirer dans leur sillage. Mais la manœuvre de «Monsieur Genre», qui croit pouvoir brouiller l’image de Mme Moussi aux yeux des Tunisiens en lui collant l’étiquette de «communiste», a fait pschitt et lui a valu les railleries sur les réseaux sociaux, y compris parmi les partisans d’Ennahdha.
Imed Bahri
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