Ce qui se passe n’est pas uniquement une querelle personnelle entre le président de la république Kaïs Saïed et le chef du gouvernement Hichem Mechichi; ce qui se passe ne s’apparente pas simplement à des scènes de ménage au sein du couple exécutif; ce qui se passe n’est pas uniquement l’expression d’une ingratitude et d’une vengeance de la part du second.
Par Chedly Mamoghli *
Au-delà de tout cela, c’est une guerre d’usure livrée par l’alliance islamo-affairiste (Ennahdha-Qalb Tounes-Coalition Al-Karama) à notre «poète» national Kaïs Saïed. Et dans cette guerre, le p’tit carriériste Mechichi n’est que le fantassin utilisé par cette coalition du mal contre notre «poète» national. La seule chose qui intéresse le p’tit carriériste Mechichi c’est de se maintenir à la Kasbah donc il s’y plaît dans le rôle de fantassin de la coalition du mal.
Dans le piège de l’ingratitude, de la haine et de la rancune
Certes, notre «poète» national ne s’est pas toujours conduit correctement avec Mechichi mais ceci n’est pas une raison pour être aussi ingrat, rancunier et mauvais. Il aurait pu se défendre et lui dire en tête-à-tête ce qu’il lui avait à dire afin de mettre les points sur les i au lieu de tomber dans l’ingratitude, la haine et la rancune qui sont des maladies dévastatrices. Et puis, notre «poète» national a ses défauts mais ce n’est pas quelqu’un de mauvais.
Déjà qu’on se morfond dans des crises à la fois sanitaire, économique, sociale, institutionnelle et comme tout cela ne suffisait pas, on se tape une crise profonde qui secoue le couple exécutif et avec une telle haine qui n’a pas de précédent car même la précédente guerre intestine qui a secoué l’exécutif durant les années passées (entre le président de la république Béji Caïd Essebsi et le chef de gouvernement Youssef Chahed, Ndlr) n’a pas atteint le degré de haine atteint aujourd’hui. Il y avait quand même de part et d’autre un sens de l’Etat et un niveau minimum en-dessous duquel on ne descendait pas et que ni l’un ni l’autre n’osait franchir. Le chef du gouvernement de l’époque ne s’est jamais permis d’ironiser sur le chef de l’Etat sur un ton goguenard comme l’a fait Mechichi dans son interview publiée hier, mercredi 6 décembre 2020, dans ‘‘Acharaa Al-Magharibi’’.
De plus, à l’époque et il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, il y avait Sélim Azzabi qui dirigeait le cabinet présidentiel, qui entretenait une bonne relation avec les deux parties (une prouesse dans un tel contexte!) et qui par son tact et son habilité savait quoi faire et comment faire pour que la bateau ne tangue pas ni trop à droite ni trop à gauche. Et s’il n’était pas encore en place durant le fameux et inoubliable été 2018 quand le gouvernement vacillait, la situation aurait été bien pire.
Mechichi, le fantassin de l’alliance islamo-affairiste
Malheureusement, aujourd’hui, le bateau peut tanguer voire chavirer car qui pour empêcher ceci? L’incompétente et bleue en politique Nadia Akacha, responsable du cabinet présidentiel, qui a ramené ce Mechichi, l’a filé à Kaïs Saïed et la Tunisie tout entière. Et le pire c’est que notre «poète» national Kaïs Saïed la maintient. Demain, elle lui ramènera un autre Mechichi.
La situation est dramatique et le p’tit carriériste Mechichi en étant le fantassin de l’alliance islamo-affairiste et en assumant la posture du traître se service ne gagnera rien. Il ne fera pas long feu; il partira dans quelques mois et ceux qui entreront dans son gouvernement seront cramés forever and ever. Vous verrez…
* Juriste.
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