Avec son initiative de dialogue national qu’elle a proposée au président de la république Kaïs Saïed, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se porte au secours du parti islamiste Ennahdha et de ses alliés qui doivent assumer la responsabilité morale, politique et pénale des préjudices causés à la fonction et au service publics depuis 2011.
Par Elyes Kasri *
Alors que des voix s’élèvent pour exiger le bilan d’une décennie de règne désastreux des partis islamistes et de leurs complices en vue de déterminer les raisons et la responsabilité de l’état de délabrement avancé de la trésorerie publique, de l’infrastructure nationale, des caisses sociales et des conditions de vie et même de survie des citoyens tunisiens en temps de pandémie, l’UGTT donne l’impression de se porter au secours de ceux qui doivent assumer la responsabilité morale, politique et pénale de leurs crimes contre la Tunisie et son peuple depuis 2011.
Une tragi-comédie appelée dialogue national
Certains comparent ce nouvel épisode du dialogue national préconisé par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, à une tentative de blanchiment des partis islamo-obscurantistes et à un deuxième assassinat du grand leader patriotique et syndical Farhat Hached.
La nature violente et sanguinaire des adeptes du statu quo a été avouée en filigrane par le guide suprême des islamistes et président du parlement, Rached Ghannouchi, qui brandit la menace de la guerre civile contre ceux qui rejettent la proposition d’un énième épisode de la tragi-comédie appelée dialogue national.
La paix sociale et la relance économique ne peuvent être acquises qu’en tirant les enseignements d’une décennie de gouvernance désastreuse, de pillage organisé du trésor public et d’échecs dans tous les domaines.
Mettre fin aux vols et aux pillages
Dans le droit sillage de son rôle historique et patriotique, l’UGTT devrait plutôt œuvrer à mettre fin au pillage commis sous prétexte de dédommagement des victimes des anciens abus et au préjudice causé à la fonction et au service publics ainsi qu’aux caisses sociales au détriment des salariés, base traditionnelle de l’UGTT.
La centrale de Farhat Hached devrait plutôt dénoncer ceux qui ont vidé les caisses de l’Etat, protégé les fraudeurs fiscaux et les contrebandiers et mis a mal le tissu industriel et agricole tunisien en noyant le marché local avec des produits importés notamment du pays de leurs maîtres néo-ottomans.
L’UGTT doit se ressaisir et reprendre sa place historique parmi les défenseurs des intérêts supérieurs du pays et éviter de se mettre aux côtes des ennemis de l’Etat tunisien et des agents des puissances étrangères aux visées néocoloniales.
* Ancien ambassadeur.
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