Lors de son discours au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’occasion de la plénière consacrée, ce mardi 26 janvier 2021, au vote de confiance au remaniement ministériel, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a choisi ce moment et cet endroit pour répondre à Kaïs Saïed, qui l’a fermement critiqué, hier, durant la réunion du conseil de sécurité nationale…
«Tant que la stabilité politique n’est pas atteinte, que la vie démocratique n’est pas mûre, et que toutes les institutions constitutionnelles n’adhèrent aux lois et règlements de l’État et aux limites de leurs prérogatives constitutionnelles, loin de la démonstration et de l’excitation, nous ne sortirons pas de la crise en que nous vivons», a-t-il notamment déclaré, en faisant vraisemblablement allusion au chef de l’État.
Hichem Mechichi a, également, souligné qu’«en dépit des débats stériles autour de l’obligation de présenter le remaniement ministériel aux députés», il a choisi de solliciter «cette institution que le peuple a élue pour qu’elle soit la source de la légitimité», lançant ainsi, encore une fois, une pique contre le président de Saïed, qui avait menacé, hier, de ne pas permettre aux ministres proposés soupçonnés de corruption de prêter serment.
La réponse du chef du gouvernement est donc claire : seule l’ARP importe pour lui. Et le choix de l’hémicycle du Bardo pour répondre à Saïed est très symbolique. Mechichi ne perçoit pas seulement l’ARP comme la source de la légitimité (et de SA légitimité) mais aussi comme un abri, une source de protection pour lui, qui lui garantit de défier sereinement le chef de l’État.
Sur un autre plan, Mechichi a affirmé que l’objectif de son déplacement à l’ARP ne se limite pas à la présentation des ministres proposés, mais consiste aussi proposer une feuille de route à propos des priorités du travail du gouvernement et des programmes qu’il s’engage à réaliser au cours de la période à venir.
C. B. Y.
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