Les intellectuels de gauche comme Sophie Bessis sont incorrigibles. Ils courent après les islamistes pour tenir, auprès d’eux, le rôle d’idiots utiles. Curieux ces gauchistes qui s’étaient fourvoyés facilement jadis en soutenant le communisme et qui, maintenant, soutiennent l’islamisme ou y voient une voie possible vers la démocratie. Alors que la révolution tunisienne et le Printemps arabe en général n’ont cessé, depuis 10 ans, de prouver le contraire.
Par Rachid Barnat
À l’occasion du 10e anniversaire de la révolution tunisienne, Pascal Boniface a demandé à Sophie Bessis de faire le point sur cette «révolution du jasmin» qui avait ébahi le monde et initié «le printemps arabe» et le chaos qu’il allait semer dans les républiques dites arabes.
La mainmise des islamistes sur une une bien improbable révolution
Sophie Bessis est une historienne née à Tunis et ayant la double nationalité franco-tunisienne. C’est une journaliste et une intellectuelle bien connue et appréciée des deux côtés de la Méditerranée. Sa lecture de la courte histoire de la Tunisie post-révolution laisse, cependant, à désirer par certains «oublis». Volontaires ?
Si elle reconnaît l’échec patent de cette révolution et la grande déception des Tunisiens, elle élude, cependant, d’en énumérer les causes. Et la première d’entre elles, la mainmise des Frères musulmans sur une révolution de laquelle ils étaient absents.
Le plus curieux, c’est qu’elle impute l’échec aux islamistes, sans nommer les Frères musulmans. De même qu’elle évoque Erdogan sans préciser son appartenance à l’organisation des Frères musulmans ! Parler d’islamisme sans préciser ce qui le fonde, à savoir le salafisme; et parler d’islamistes sans nommer l’Organisation mondiale des Frères musulmans qui les chapeaute, cela manque de rigueur intellectuelle de la part d’une professeure d’histoire.
À l’entendre, elle paraît, comme beaucoup d’intellectuels de gauche, admettre que les islamistes ont leur place dans une république et semble croire la conversion d’Ennahdha en parti civil et démocratique !
Les alliances contre nature qu’impose Ghannouchi aux progressistes
Quand les hommes d’Ennahdha avec à leur tête Rached Ghannouchi ont débarqué après le 14 janvier 2011 en Tunisie pour vider les prisons de tous les prisonniers sans distinction des cas, lâchant ainsi dans la nature des terroristes islamistes, elle estime naïvement que c’était une erreur; comme si cela n’était pas évident que c’était voulu par le chef islamiste pour leur faire reprendre du service !
Elle reconnaît que la classe politique tunisienne est pathétique, sans envergure pour faire le poids devant les islamistes mais ne dit mot de la loi électorale et de la Constitution de 2014 faites par et pour les Frères musulmans et qui paralysent le pays.
De même qu’elle semble trouver normal toutes les alliances contre nature qu’impose Ghannouchi aux progressistes, pour rester le maître du jeu.
Est-ce parce qu’elle fut membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror) présidée par Yadh Ben Achour ? Ce qui expliquerait son analyse similaire à celle de YBA, que la révolution est en bonne voie et la démocratie aussi… et que 10 ans, c’est trop court pour désespérer de son devenir.
On ne comprend pas pourquoi elle veut réduire l’importance de l’action du Parti destourien libre (PDL) et celle de sa présidente Abir Moussi; pourtant le seul parti s’opposant véritablement aux Frères musulmans.
La volonté évidente de minimiser le rôle du PDL et de Abir Moussi
Elle commet aussi une grave erreur, et cette erreur chez une historienne ne peut qu’être volontaire, lorsqu’elle dit qu’Abir Moussi et son parti sont la résurgence du Rassemblement costitutionnel démocratique (RCD) et du régime de Ben Ali.
Elle oublie qu’Abir Moussi se revendique non seulement de Ben Ali mais de toute l’histoire destourienne depuis 1920, du Destour de Abdelaziz Thâalbi; du Néo Destour de Habib Bourguiba, celui de la lutte pour l’indépendance et celui des droits des femmes et du Code du statut personnel (CSP), et du RCD… en martelant qu’elle se considère l’héritière de tous ces partis nationalistes, aussi bien de leurs réussites que de leurs échecs ! Pourquoi vouloir tronquer la vérité ? Venant d’une historienne, cela manque d’honnêteté intellectuelle.
La charte et le projet de constitution du PDL pour une Troisième République, Sophie Bessis, démocrate et progressiste, ne pourrait qu’y adhérer ! Alors pourquoi dit-elle de Abir Moussi qu’elle n’est pas démocrate et qu’elle est conservatrice ?
Curieusement, elle semble accorder le crédit de démocrate à Ghannouchi et non à Moussi, alors que le premier à donné à voir en 10 ans de pouvoir sa conception de la démocratie et que la seconde n’avait aucun pouvoir, puisque c’était Ben Ali qui cumulait tous les pouvoirs !
Est-ce à dessein pour nuire au PDL, elle-même étant de la mouvance gauchiste? Ou est-ce l’expression d’une haine viscérale des destouriens et particulièrement de Bourguiba qui avait combattu à raison communisme, pan-islamisme et pan arabisme, ces lubies qui ont fait le malheur des peuples?! Ne pas tirer de leçon de l’Histoire pour vouloir éliminer les destouriens et jeter le bébé avec l’eau du bain pour admettre l’islamisme, étonne d’une historienne si cela n’exprimait des rancœurs d’une militante gauchiste.
Incorrigibles gauchistes, qui en France comme en Tunisie, courent après les islamistes pour tenir le rôle de leurs idiots utiles ! Curieux ces intellectuels de gauche qui se sont fourvoyés facilement pour soutenir le stalinisme et maintenant l’islamisme.
Les islamistes et leur danger pour les républiques ne semblent nullement inquiéter Mme Bessis, jusqu’à minimiser le travail salutaire du PDL pour sauver la Tunisie de l’emprise des islamistes … d’autant qu’elle reconnaît que ces derniers détruisent la république pour l’avènement d’un autre projet, qu’elle omet de préciser et qui est la restauration du califat.
Elle ne voit pas qu’une grande majorité de Tunisiens rallie le PDL et sa présidente, parce qu’ils ont compris que tous leurs problèmes viennent de l’islam politique, qu’il faut écarter puis interdire. Et les sondages le prouvent.
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