Dans son rapport relatif aux arrestations lors des derniers mouvements de protestation, la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), a révélé de nombreux abus, notamment des violences physiques et psychologiques exercées contre les jeunes dans les centres de détention. «Des mineurs ont été déshabillés et menacés de viol !», déplore l’organisation.
Ces graves révélations ont été annoncées ce jeudi 4 février 2021, lors d’une conférence de presse, organisée notamment en présence du bâtonnier des avocats Brahim Bouderbala et du secrétaire général adjoint de la centrale syndicale (UGTT), Samir Cheffi, durant laquelle la LTDH a dénoncé la répression policière et des arrestations arbitraires, souvent effectuées sans ordre judiciaire.
Lors des visites effectuées par les membres de l’organisation, les jeunes se sont plaints de mauvais traitement, en affirmant que leurs cheveux avaient été rasés de force, qu’ils ont été malmenés et violentés.
«L’un des jeunes qui était sous traitement médical a même été privé de ses médicaments, que l’agent lui a confisqués», a déploré Ezeddine Dayekh, président du bureau de la LTDH de Ben Arous, tout en affirmant que des jeunes gardent encore des traces des violences dont ils ont été victimes : «Sans parler des séquelles psychologiques!»
«C’est du terrorisme sécuritaire! », a-t-il encore déploré, en affirmant que des agents ont même tenté d’obtenir des aveux en mettant la pression et en faisant chanter des mineurs.
La LTDH a par ailleurs dénoncé la répression policière par des violences, des arrestations abusives et arbitraires dans les rues, des descentes nocturnes illégales et un harcèlement exercé sur les familles des manifestants, sachant que des données personnelles ont été divulguées par des syndicats sécuritaires sur les réseaux sociaux.
La même source a révélé que l’on a compté lors des derniers évènements nocturnes, près de 1680 arrestations, dont 126 mineurs, sachant que 37 parmi ces derniers ont bénéficié d’un non-lieu, alors que les autres ont été condamnés à des peines allant d’une amende de 50 dinars à de la prison ferme allant jusqu’à 4 ans.
Y. N.
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