Le politicien Ahmed Néjib Chebbi, actuellement à la tête du comité politique du parti Amal, a tenu le président de la république, Kaïs Saïed, pour responsable de la crise politique actuelle, estimant qu’il a agi de façon inconstitutionnelle (en refusant d’accueillir les nouveaux ministres pour la prestation de serment).
Dans une déclaration accordée, ce mardi 9 février 2021, à Mosaïque FM, Chebbi a dit que le président Saïed est en train de s’offrir des prérogatives que la constitution ne lui a pas données, en l’occurrence, le droit au veto contre les ministres désignés par le chef du gouvernement et approuvés par l’Assemblée des représentants du peuple.
«Le président de la république s’est renfermé dans un monde à lui. Il est vraiment d’une autre planète, comme il le disait», a-t-il continué à la marteler.
Pour rappel, Kaïs Saïed a refusé d’approuver la nomination de personnes soupçonnés de corruption en tant que ministres, ce qui a créé une situation sans précédent et quasi-insoluble en l’absence de cour constitutionnelle, la constitution n’ayant pas prévu une telle position du chef de l’État.
Le constituant (2011 – 2014) a ajouté qu’il ne remet pas en question l’intégrité de Saïed et qu’il ne nie pas sa droiture, mais «ces qualités ne suffisent pas dans le monde de la politique», selon lui.
«Il doit prendre les mesures qui unissent les Tunisiens, pas celles qui les divisent», poursuit-il.
Il a, par ailleurs, affirmé que le Parlement ne peut pas destituer le président de la république (en réponse indirecte à Yadh Elloumi), soulignant que le président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, «est le plus grand responsable de l’aggravation de la situation», et estimant qu’il n’y a pas d’échappatoire à la création d’une cour constitutionnelle pour que la force ne soit pas un recours envisageable.
C. B. Y.
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