Onu Femmes a lancé en Tunisie une campagne appelant à lutter contre les inégalités de genre pendant la pandémie de la Covid-19 et après, sous le slogan «Parce que je suis un homme».
Non seulement la Covid-19 a eu des effets dévastateurs sur les plans sanitaire, économique et sociale en Tunisie, mais a aussi exacerbé la violence et l’inégalité de genre ainsi que la précarité et paupérisation des femmes et des filles, tout en augmentant leurs tâches domestiques.
Pour surmonter les défis sans précédent imposés par cette pandémie, la nouvelle campagne de l’Onu Femmes, soutenue par le gouvernement suédois «Parce que je suis un homme» appelle les hommes en Tunisie à faire preuve d’une masculinité positive en s’engageant pour l’égalité de genre dans et en dehors de la maison.
La campagne a pour objectif d’appeler les hommes en Tunisie à s’engager équitablement dans le quotidien de leurs familles, y compris la prestation de soins, la garde d’enfants, le travail domestique, ainsi que dans la prévention de la violence contre les femmes et la promotion de l’égalité de genre.
De nombreux influenceurs tunisiens ont rejoint la campagne, notamment Haythem El Mekki, journaliste et chroniqueur, Mehdi Kattou, journaliste et entrepreneur, Malek Ouni, journaliste, Helmi Dridi, acteur, Sabri Mosbah, chanteur et compositeur, et Chedli Arfaoui, acteur, pour partager leur conception de la masculinité positive, ainsi que leurs responsabilités dans leurs familles.
Leurs témoignages soulignent les avantages de combattre les rôles de genre stéréotypés qui entravent l’égalité entre les hommes et les femmes, surtout en période de crise comme celle de la pandémie.
«Partout dans le monde, la Covid-19 a mis une loupe sur toutes les inégalités, et les inégalités de genre sont transversales à toutes les autres inégalités», a déclaré Begoña Lasagabaster, représentante de l’Onu Femmes en Tunisie.
La pandémie de la Covid-19 a mis à rude épreuve les familles tunisiennes, en particulier les femmes, qui sont appelées à assurer la garde des enfants et leur scolarisation tout en assurant les tâches ménagères croissantes et les normes d’hygiène de plus en plus strictes. Même avant la pandémie, les femmes en Tunisie affectaient cinq fois plus de travail non rémunéré que les hommes. Avec des familles entières confinées à la maison pendant de longues périodes, le fardeau s’est accru, ainsi que la violence domestique. Entre mars et juin 2020, la Ligne Verte (1899) a enregistré 11.361 appels, dont 87% pour signaler des violences physiques contre les femmes.
«En période de crise comme la Covid-19, les femmes sont souvent confrontées au choix injuste d’abandonner leur travail rémunéré pour s’occuper de leurs enfants à la maison», a déclaré Anna Block Mazoyer, ambassadrice de Suède en Tunisie. «Mais en travaillant ensemble à la maison, les hommes et les femmes pourraient conserver leurs emplois pendant cette crise et après.»
D’après, Arnaud Peral, coordonnateur résident des Nations Unies en Tunisie, «la Covid-19 a affecté le monde entier, y compris la Tunisie, rendant plus urgent pour nous tous, y compris les gouvernements, l’Onu et la société civile d’appeler à l’égalité de genre et à la prévention de la violence domestique. Pour sortir de cette crise des sociétés plus fortes et plus égalitaires, les hommes devraient participer équitablement aux tâches ménagères.»
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