Selon un sondage d’opinion réalisé par Stratège Consulting, un cabinet basé à Genève, en Suisse, et effectué du 8 au 19 février 2021, auprès d’un échantillon de 2150 personnes représentatives de la population tunisienne, et dont les résultats ont été rendus publics hier, 1er mars, l’image qu’ont les Tunisiennes et les Tunisiens de leurs institutions et personnels politiques continuent de se détériorer.
Seule l’institution de la présidence de la république, malgré ses ratés et ses insuffisances, continue d’avoir une relative bonne réputation auprès des Tunisiens, qui sont 47% à lui faire encore confiance, contre «seulement» 32% qui ne lui font pas confiance et 21% qui ne se prononcent pas.
En revanche, 67% des sondés ne font pas confiance à la présidence du gouvernement, contre «seulement» 31% qui lui font confiance et 2% qui ne se prononcent pas. Ce qui vaut à Hichem Mechichi la palme d’or de l’impopularité parmi la dizaine de chefs de gouvernement qu’a connus la Tunisie depuis 2011.
L’Assemblée des représentants du peuple est encore plus impopulaire auprès des Tunisiens, avec 80% des sondés qui ne lui font pas confiance (difficile de faire pire), contre «seulement» 16% des personnes sondées lui faisant encore confiance et 4% qui ne se prononcent pas.
Les partis politiques ne sont pas mieux lotis que leurs représentants au parlement : ainsi donc 69% des sondés ne lui font pas confiance, contre 23% leur faisant encore confiance et 8% ne se prononçant pas.
S’agissant de la probité de leurs élus politiques, 83% des Tunisiens les perçoivent comme corrompus, contre seulement 9% qui les considèrent comme honnêtes, alors que 8% des sondés ne se prononcent pas.
Le code électoral qui a permis l’élection de ce personnel politique si décrié est, on l’imagine, très mal vu lui aussi par la majorité des sondés : 59% n’en sont pas du tout satisfaits, contre 18% qui en sont plutôt satisfaits et «seulement» 7% s’en disant très satisfaits, alors que 16% ne se prononcent pas.
Pour ce qui est du régime politique préféré des Tunisiens, c’est le présidentiel qui remporte l’adhésion des sondés (61%), contre le parlementaire (32%), alors que 7% ne se prononcent pas.
Pour ce qui est de l’état d’esprit des sondés envers leur pays et comment qualifient-ils la situation générale qui y prévaut actuellement, 69% la trouvent alarmante, contre 14% qui la qualifie de bonne et 8% de normale, alors que 9% ne se prononcent.
Montrez ces résultats à un psychiatre, et son diagnostic sera sans appel : les Tunisiens souffrent d’une grave dépression nerveuse et leur estime d’eux-mêmes se rapproche dangereusement du plancher.
Imed Bahri
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