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Après avoir fait les yeux doux à Ghannouchi, Néji Jalloul rejoue au héros anti-islamiste

Après avoir fait les yeux doux à Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, allant jusqu’à dire qu’il était son ami, dans l’espoir peut-être de se voir confier le poste de chef de gouvernement, l’ancien ministre de l’Education Néji Jalloul prétend aujourd’hui qu’il s’était trompé sur le compte des islamistes et que les Nidaïstes n’auraient pas dû gouverner avec eux. On a presque la larme à l’œil en l’écoutant. Vidéo.

Par Imed Bahri

L’ancien directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites) a été perdu de vue depuis le premier tour des élections présidentielles de 2019, au cours duquel il s’est présenté sous l’étiquette indépendant et a recueilli 7 364 voix et 0,22 % des suffrages exprimés, difficile de faire pire. Après une courte traversée du désert, il sort de son mutisme, affiche tapageusement, depuis quelques jours, son soutien à Abir Moussi et au Parti destourien libre (PDL) dans leur combat contre la filiale tunisienne de l’Organisation internationale des oulamas musulmans (OIOM) et crie sur tous les toits son opposition à l’islam politique. Joue-t-il au grand naïf pour se payer, une nouvelle fois, la tête des Tunisiens ?

C’est la faute à… Béji Caïd Essebsi !

C’est, en tout cas, avec le même culot, la même hypocrisie et le même opportunisme que cet historien universitaire, passé de la gauche radicale (Watad) au centre-droit (Nidaa Tounes), prétend aujourd’hui s’être trompé sur le compte des islamistes, lorsqu’ils ont accepté, lui et ses camarades de Nidaa Tounes, de constituer un gouvernement de coalition avec Ennahdha au lendemain des législatives de 2014 remportées par Nidaa Tounes.

«Feu Béji Caïd Essebsi nous avait assuré, à l’époque, que les islamistes ont évolué, qu’ils ont opéré une séparation entre l’action politique et le prosélytisme religieux et qu’Ennahdha est devenu un parti civil, et nous l’avons cru», a-t-il déclaré, avant-hier, jeudi 11 février 2021, dans un entretien avec Mosaïque FM, se dérobant ainsi à ses responsabilités et se défaussant, très courageusement, sur l’ancien président de la république.

Une «autocritique» un peu trop intéressée pour être sincère

Cette «autocritique» aurait eu un sens si le concerné ne s’était pas beaucoup affiché, il n’y a pas longtemps, aux côtés de Ghannouchi et de sa smala. Son changement de cap actuel s’explique par une seule chose : Ghannouchi est aujourd’hui très décrié, y compris dans son propre camp, et Ennahdha a beaucoup perdu de sa superbe; et c’est Abir Moussi et le PDL qui ont désormais le vent en poupe dans les sondages. Il fallait donc prendre le train de l’Histoire en marche pour ne pas être jeté dans les poubelles de l’Histoire. Et un historien, qui ne cesse de s’afficher en tant que tel, est bien placé pour savoir que certains rendez-vous avec l’Histoire ne se ratent pas…

Il reste, cependant, à savoir si, dans la galaxie Abir Moussi, il y a de la place pour d’autres leaders que… Abir Moussi. Mais c’est là une autre histoire, que l’historien doit se poser, surtout que le Parti de la coalition nationale qu’il a fondé l’année dernière tarde à lui assurer la visibilité espérée sur la scène politique.

Vidéo.

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