Le parti islamiste Ennahdha, qui n’a toujours pas officiellement dénoncé les abus des députés Al-Karama, à l’aéroport de Tunis-Carthage, où ils ont tenté de faire voyager de force une femme fichée S17, tout en agressant les agents de la police des frontières, a publié un communiqué, pour appeler le parquet à intervenir afin de mettre fin aux pratiques de la députée et présidente du PDL, Abir Moussi, qu’il accuse de «menacer la sécurité publique et le bon fonctionnement de l’institution constitutionnelle».
Ennahdha dénonce les agissements de la présidente du PDL, qui a perturbé les travaux de la commission des droits, libertés et relations extérieures : «Ce qui a poussé, Samah Damak, présidente de la commission à suspendre la séance», lit-on encore dans le communiqué, publié ce mercredi 17 mars 2021 par le parti de Rached Ghannouchi, qui condamne fermement «ces pratiques arriérées qui révèlent la mission qui lui a été confiée pour paralyser les travaux. Ce qui nuit à l’image du Parlement face à l’opinion publique nationale et internationale».
Ainsi, Ennahdha a appelé les différents blocs parlementaires à assumer leurs responsabilités, afin de préserver l’institution législative de tout tiraillement politique et a appelé à l’ouverture d’une enquête contre «ceux qui portent atteinte à la sécurité publique, ainsi qu’au bon fonctionnement de l’institution constitutionnelle».
Rappelons qu’Abir Moussi a entravé hier et aujourd’hui, la réunion du bureau de l’ARP en scandant avec un mégaphone, des slogans hostiles au président de l’Assemblée et chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qu’elle a accusé de lien avec le terrorisme et en appelant à empêcher les députés Al-Karama d’accéder au parlement.
Rappelons justement que lundi dernier, les députés Al-Karama, alliés du parti Ennahdha, s’étaient rendu à l’aéroport, où ils avaient semé le chaos et insulté des agents de la police des frontières, dans le but de tenter de faire voyager de force une citoyenne fichée S17 (objet de procédures frontalières pour suspicion de lien avec le terrorisme).
De nombreux partis et associations, ainsi que le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, avaient dénoncé ses agissements tout en appelant la justice à intervenir.
En revanche Ennahdha ne publiera aucun communiqué à ce propos, alors que les abus perpétrés par Makhlouf font l’objet d’une enquête ouverte par le tribunal de Tunis.
Y. N.
Donnez votre avis