Selon la prise de pouls mensuelle de l’institut Emrhod Consulting (EC) sur les intentions de vote des Tunisiens à la prochaine présidentielle, Kaïs Saïed dispose encore d’une confortable avance sur ses poursuivants. Rien ni personne ne semble inquiéter la solide popularité du chef de l’Etat et la satisfaction que sa performance inspire.
Le capital de départ du président de la république, élu il y a un an et demi par plus de 72% des suffrages exprimés, s’est certes érodé, mais près de la moitié des Tunisiens interrogés par Emrhod Consulting continuent de lui faire confiance et d’apprécier son style présidentiel…
L’enquête d’EC, menée auprès de 1400 personnes à travers les 24 gouvernorats du pays et dont les résultats ont été présentés hier, mardi 30 mars 2021, lors de la quotidienne ‘‘Rendez-vous 9’’ d’Attessia, n’a pas dérogé à la règle des 17 derniers mois : ainsi qu’il a été le cas depuis son plébiscite du 13 octobre 2019, Kaïs Saïed reste sans conteste le maître du temps politique…
Son style présidentiel original surprend toujours, son «populisme» peut déplaire à certains d’entre nous, ses discours demeurent, dans la plupart de ses sorties médiatiques, difficilement déchiffrables, etc., l’homme d’El-Mnihla (quartier populaire du gouvernorat de l’Ariana) peut encore compter sur un important soutien électoral et briguer, en toute sérénité, un second mandat présidentiel.
Avec une marge d’erreur de 2,5%, l’étude d’EC révèle que 42% des sondés –soit +1%, par rapport au mois de février 2021– ont exprimé leur satisfaction quant au rendement du locataire du Palais de Carthage, très loin devant les deux autres principaux protagonistes, Hichem Mechichi et Rached Ghannouchi : le chef du gouvernement est crédité d’un taux de satisfaction de 21% –soit une amélioration de 6% entre février et mars– et le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et président du parti islamiste Ennahdha ne récolte que la satisfaction de 10% des personnes interrogées par EC.
Fin mars 2021, selon l’étude de EC, si les électeurs étaient appelés aux urnes de la présidentielle, ils voteraient à 44% pour M. Saïed, en légère hausse d’un point de pourcentage par rapport à février 2021. Ainsi, le chef de l’Etat totaliserait, à un point près, toutes les intentions de vote des 5 premiers poursuivants, à savoir Abir Moussi (17%), dont la formation, Parti destourien libre (PDL), est en tête des intentions de vote pour les législatives, très loin devant Ennahdha et les autres, Safi Saïd (11%), Nabil Karoui (8%), Moncef Marzouki (5%) et Abdelatif Mekki (4%).
Dans cette course, Hamma Hammami, Fadhel Abdelkefi et Néji Jalloul, avec leur petit 1% des intentions de vote, arrivent tout de même à attirer l’attention de certains électeurs interrogés par EC.
De plus, fait notable de cette enquête d’EC : 55% des personnes interrogées ne se sont pas prononcées. Cela signifie que celles-ci refusent de déclarer leurs intentions de vote ou qu’elles ne parviennent pas, à ce point, de se déterminer. Cette importante proportion de l’électorat exprimerait-elle une paresse, une indécision, une hésitation ou, tout simplement, un rejet catégorique de ce qui lui est offert par les «élites»– et, par conséquent, une abstention, le jour du scrutin présidentiel venu ?
Marwan Chahla
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