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Kamel Ben Younes a reçu 47 000 DT du régime de Ben Ali en une seule année

Noureddine Bhiri et Kamel Ben Younès.

Kamel Ben Younes, nommé lundi 5 avril 2021 par le chef du gouvernement Hichem Mechichi sur ordre d’Ennahdha à la tête de l’agence de presse officielle Tunis Afrique Presse (TAP), était l’un des plus grands propagandistes du régime de Ben Ali de la même trempe que le sulfureux Borhen Bsaïes. (Documents).

Par Imed Bahri

Hichem Mechichi, dont la principale obsession est de se maintenir au poste de chef de gouvernement, est prêt à tout pour plaire à ses bienfaiteurs et en premier lieu à Rached Ghannouchi y compris à nommer un sulfureux propagandiste du régime de Ben Ali, un vrai mercenaire de la plume, à la tête de la TAP. Et pas n’importe lequel! Un propagandiste de la même trempe que Borhen Bsaïes. Les deux étaient chargés de parler au nom du régime dans les médias arabes et les deux étaient les mieux gâtés et les plus grassement payés.

Islamisme, opportunisme et corruption font toujours bon ménage

Le nouveau PDG de la TAP Kamel Ben Younes a reçu la coquette somme de 47 000 dinars pour la seule année 2009. En 2010, il a reçu 39 948 dinars. Et la mission de Ben Younes ne s’arrêtait pas là, il était chargé de représenter le régime dictatorial au sein de Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Et, à l’occasion, faisait des rapports sur ses collègues.

Kamel Ben Younes était grassement payé par le régime de Ben Ali. Plus même que le célèbre Borhen Bsais.

En bon opportuniste professionnel, Ben Younes n’a pas disparu avec l’ancien régime mais s’est recyclé chez les islamistes. Celui qui dans ses années estudiantines fut membre de l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE, syndicat des étudiants islamistes sous Bourguiba dissous par Ben Ali et réapparu en 2011) a pris part à plusieurs conférences avec les dirigeants de premier plan d’Ennahdha, dont Rached Ghannouchi, son gendre Rafik Bouchlaka, Hamadi Jebali, Noureddine Bhiri (on le voit avec lui sur la photo de couverture) ou encore Ajmi Lourimi.

C’est ce délicieux personnage qui est nommé par un autre opportuniste comme lui, Hichem Mechichi, PDG de la TAP. Au diable les convenances, au diable ce qu’en pense l’opinion publique tunisienne, ce qui intéresse le bureaucrate Mechichi c’est de rester à la Kasbah et après lui le déluge.

Satisfaire Ghannouchi et rester à la Kasbah, il n’y a que ça qui compte pour le chef du gouvernement.

Ghannouchi reprend à son service les anciens barbouzes de Ben Ali

D’ailleurs le choix de Kamel Ben Younes par Ghannouchi exécuté par le servile Mechichi n’est pas anodin. Le vieux loup de l’islamisme tunisien a compris qu’il n’y a pas plus serviles et plus zélés que les serviteurs et propagandistes de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali; alors il est en train de les reprendre à son service. Il a pour conseiller en communication à l’Assemblée Abdeljelil Messaoudi, ancienne figure de la machine propagandiste de Ben Ali. Mohamed Ghariani, dernier secrétaire-général du RCD, est son conseiller, mais aussi parmi ses députés et ses proches aujourd’hui Maher Madhioub, un membre du bureau exécutif des étudiants RCD au début des années 1990, soit au firmament de la répression des islamistes, qui écrivait des rapports de délation et se faisait payer par le régime.

Par conséquent la nomination de Kamel Ben Younes n’est pas du tout une surprise. Elle s’inscrit dans la droite ligne de cette stratégie de Ghannouchi de profiter de la machine de propagande de Ben Ali et de la mettre à son service. Ben Younes ne fait que renforcer le contingent surtout en cette période durant laquelle Ghannouchi et son parti battent de l’aile; alors ils passent à la vitesse supérieure, asservissent les médias et les agences de presse et y nomment des serviteurs serviles.

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