La députée d’Attayar, Samia Abbou, est revenue, ce jeudi 8 avril 2021, sur le report de la plénière consacrée à l’élection des membres de la Cour constitutionnelle. Pour elle, un conflit entre les blocs parlementaires d’Ennahdha et de Qalb Tounes l’explique, après le refus de libération du président du 2e parti, Nabil Karoui.
Invitée à «Midi show», sur Mosaïque FM, l’avocate a affirmé qu’il existe actuellement un bras de fer entre les députés des deux partis, et que c’est dans cette optique que ceux de Qalb Tounes commencent désormais à s’absenter aux plénières. C’est leur façon de mettre la pression sur leurs alliés islamistes, selon elle.
Samia Abbou laisse entendre, par là, que Nabil Karoui se serait attendu à plus d’efforts de la part du parti est pouvoir depuis 10 ans, et notamment de la part de son président, Rached Ghannouchi, pour obliger la magistrature à le libérer, lui qui est en prison depuis plus de 3 mois dans le cadre d’une affaire de corruption financière.
Après tout, le garder à l’abri de la justice, malgré les lourds soupçons de corruption qui pèsent sur lui, fut probablement la raison principale pour laquelle Karoui a choisi de s’allier avec les islamistes lors de la mandature actuelle, au risque de perdre, par la même occasion, la majorité écrasante de sa base électorale.
Abbou a assuré que la plénière avait été reportée pour éviter l’échec de l’élection des membres de la Cour constitutionnelle, et que, de toute façon, les députés de Qalb Tounes n’auraient pas voté, soulignant, par ailleurs, que ce report n’avait pas été conforme au règlement intérieur du Parlement.
Sur un autre plan, elle a considéré que le rejet de l’amendement relatif à la Cour constitutionnelle par le président de la république, Kaïs Saïed, était aussi bien pertinent que légal, ajoutant que le blocage qui en résulte nécessite une solution politique.
La députée estime que Kais Saïed a eu raison en déclarant que le Parlement avait enfreint la loi, expliquant qu’Ennahdha et Nida Tounes auraient pu, s’ils le voulaient, élire les membres de ladite Cour lors de la mandature précédente.
Toutefois, elle pense que le chef de l’État aurait mieux fait de recourir plutôt à un référendum pour trancher sur la question.
Cherif Ben Younès
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