Les réactions dénonçant les propos du président de la république, Kaïs Saïed, tenus hier, dimanche 18 avril 2021, à l’occasion du 65e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure tunisiennes, continuent à pleuvoir. Ce lundi, c’est le fondateur du PDP, actuellement dirigeant au sein du parti Al-Amal, Ahmed Néjib Chebbi, qui a critiqué le chef de l’État.
Pour rappel, ce dernier a déclaré qu’il était le commandant suprême de toutes les forces armées tunisiennes, militaires et civiles, en se référant à la constitution, et a laissé entendre qu’il compte désormais agir en en tenant compte.
Or, pour Chebbi, qui a écrit un long statut Facebook, il s’agit d’un «tendre coup d’État» mené par Saïed, «dont les premiers épisodes ont été d’empêcher la formation du gouvernement, puis de créer la Cour constitutionnelle, et enfin de se déclarer comme président des forces de sécurité intérieure».
Le constituant a, dans le même cadre, dénoncé ce qu’il a décrit comme une tentative de se servir des lacunes existant dans les textes pour essayer de se faufiler sur le gouvernement et d’étendre son influence.
Chebbi a également accusé Saïed de vouloir «saper le fonctionnement des institutions de l’État et impliquer ses appareils sensibles dans le conflit politique», estimant que «cela représente une grave erreur qui nécessite l’audition voire l’isolement».
L’ancien ministre du Développement régional et local (janvier – mars 2011) a, par ailleurs, critiqué le système politique actuel : «le conflit entre les trois présidences, qui a paralysé le travail de l’État et le menace de disparaître, confirme une fois de plus la nécessité d’abandonner le système politique hybride instauré par la constitution de 2014 et conçu sur mesure pour le mouvement Ennahdha, et d’aller vers un nouveau système présidentiel qui garantit l’unité du pouvoir exécutif et qui sauve le gouvernement de l’emprise des partis», ajoutant que ce changement ne peut avoir lieu que par des moyens pacifiques et dans le cadre du respect de la législation et des organes existants, et que, sinon, il conduirait à la violence et l’effondrement de l’État.
Dans ce cadre, Chebbi a, une nouvelle fois, évoqué la nécessité, selon lui, de recourir à un référendum, expliquant qu’à la lumière des équilibres existants, le changement qu’il soutient ne peut pas être réalisé par le Parlement.
C. B. Y.
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