La sortie médiatique du président du conseil de la Choura, au sein du mouvement Ennahdha, Abdelkarim Harouni, ce mercredi 21 avril 2021, sur Shems FM, initiera probablement un nouveau cap dans la relation très conflictuelle entre le parti islamiste et le président de la république, Kaïs Saïed. Retour sur l’essentiel de l’entretien avec Hamza Belloumi.
Concernant le chef de l’État, voici les principales déclarations de Harouni :
« – Kaïs Saïed est un projet de dictateur ;
– Il n’est pas en conflit avec Ennahdha, mais avec l’État, la révolution, la constitution, le gouvernement, les appareils sécuritaires et militaires, les médias et la justice ;
– Nous n’avons pas peur de lui, mais pour lui ;
– Il y a une tentative à l’intérieur du palais de Carthage, avec l’aide d’une minorité au Parlement, et des forces extérieures, de créer un dictateur ;
– Nous l’appelons à arrêter l’escalade dans ses discours ;
– Il garde un œil sur le ministère de l’Intérieur et son ingérence dans les prérogatives du chef du gouvernement représentent une menace à la sécurité républicaine ;
– Le ministre de l’Intérieur limogé (Taoufik Charfeddine) aura un poste à la présidence de la république ;
– Que cherche à faire Kaïs Saïed avec toutes les forces armées rassemblées à Carthage ?
– Il s’agit d’une fabrication de problème et ce n’est pas le rôle du président de la république ;
– Ennahdha est en concertation pour annoncer une position nationale défendant la révolution et la constitution ;
– Ennahdha appelle le président de la république à respecter le chef du gouvernement, le parlement et le peuple ;
– Le président de la république a saboté le remaniement ministériel et la création de la cour constitutionnelle ;
– J’appelle Mechcichi à activer le remaniement ministériel ;
– Ennahdha ne fait pas de l’islam politique et ceux qui font la promotion de cette idée saluent également le modèle égyptien et le coup d’État militaire ;
– Ennahdha est un parti civile avec des références islamiques. »
Harouni a également parlé de l’affaire des enregistrements fuités, fréquemment publiées, depuis quelques semaines, par le député islamiste, connu pour sa proximité d’Ennahdha et de la coalition Al-Karama, Rached Khiari. A ce sujet, voilà ce qu’il a dit :
« – Nous avons vécu avec les enregistrements fuités ces 10 dernières années ;
– Ennahdha en a été la plus grande victime ;
– Normalement, c’est la justice civile, et pas militaire, qui doit ouvrir une enquête sur les enregistrements de Khiari concernant le financement de Saïed par des parties étrangères ;
– Nous avons confiance en la justice civile et miliaire et nous appelons à l’application des lois. »
C. B. Y.
Abdelkarim Harouni appelle Hichem Mechichi à activer le remaniement ministériel
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