Le deuxième vice-président de l’Assemblée, Tarek Fetiti, est revenu aujourd’hui, samedi 24 avril 2021, sur la convocation adressée au ministre de la Défense, Brahim Bartagi par le président de parlement, Rached Ghannouchi, afin de l’auditionner sur l’affaire du député islamiste Rached Khiari, qui fait l’objet d’un mandat d’amener émis par la justice militaire.
Cette convocation signée par le secrétaire général de Ghannouchi, et qui a été diffusée sur les réseaux sociaux ne représente pas l’Assemblée, estime Tarek Fetiti, qui affirme par ailleurs que le ministre de la Défense pourrait ne pas y répondre : «la procuration accordée par le président du parlement à son secrétaire général pour signer une telle correspondance n’est pas valide, car cette mesure est mise en place pour pour suivre des travaux administratifs et non pas pour adresser des correspondances à des parties officielles», a-t-il écrit,
Tarek Fetiti a ajouté que la date de la convocation coïncide avec une plénière déjà programmée et que selon le règlement intérieur, il n’est possible de modifier les dates des plénières sans passer par le président de l’Assemblée, or le courrier est signé par son SG, a-t-il insisté en rappelant aussi que le sujet évoqué est sensible : «Le secrétaire général n’est pas habilité à correspondre à ce propos avec le ministre».
Qualifiant la correspondance d’erreur administrative, Fetiti estime de ce fait que le ministre peut refuser d’y répondre, en réaffirmant son engagement à se ranger du côté des lois par respect à l’Assemblée et au peuple qui ont en élu les membres.
Rappelons que Rached Khiari a été convoqué par la justice après avoir publié une vidéo où il accuse le président Saïed de liens avec des services de renseignement étrangers (américains) qui ont financé sa campagne électorale pour la présidentielle de 2019. Il ne s’est pas rendu à sa convocation et un mandat d’amener a été émis par le parquet militaire.
Le chef du parti islamiste Ennahdha et président de l’Assemblée, Rached Ghannochi a aussitôt volé à son secours, en organisant une réunion exceptionnelle du bureau du parlement, puis en appelant au téléphone le ministre de la Défense, avant de le convoquer via une correspondance, signée par son secrétaire général… tout cela alors que l’instruction, rappelons-le est en cours et que ledit député, poursuivis pour mise en danger de la sûreté de l’État, entre autres accusation, est… «introuvable».
Y. N.
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