Ça y est, cette fois-ci, c’est ferme et définitif : la Royal Dutch Shell, le géant mondial des hydrocarbures, a informé les autorités tunisiennes qu’elle se séparera de ses concessions en amont et qu’elle quittera notre pays, à compter de juin 2022… pour se concentrer sur les énergies renouvelables.
C’est ce qu’a confié, à l’agence Reuters, Rania Marzouki, la directrice des explorations à la direction générale des hydrocarbures du ministère de l’Industrie et de l’Energie.
Ainsi, prendrait donc fin, après 90 ans de présence, l’aventure tunisienne de Shell…
Cette décision implique, notamment, que la compagnie anglo-néerlandaise cessera l’exploitation du champs Miskar, dans le gouvernorat de Gabès, et qu’elle remettra cette concession au gouvernement tunisien. Shell a également présenté sa requête de se séparer de son permis Asdrubal, dans la région de Sfax, en juin 2022 –c’est-à-dire treize ans avant son expiration.
Pour rappel, les concessions Miskar (offshore, découvert en 1975) et Hasdrubal (offshore, entré en production en 2010) assurent près de 60% de la production tunisienne de gaz naturel. Parions qu’une fois ces concessions prises en main par les autorités tunisiennes, ce taux baissera au fil des ans jusqu’à atteindre pour atteindre zéro !
Fin mars dernier, l’avalanche des départs de Tunisie des grosses pointures étrangères des hydrocarbures n’était plus un secret pour personne : Reuters rapportait alors que la Royal Dutch Shell avait fait appel à la banque d’investissement Rothschild & Co. pour revendre ses actifs tunisiens; que l’italien ENI avait engagé le groupe mondial de conseil financier Lazard pour gérer la vente de ses actifs en Tunisie; et que l’autrichien OMV, lui non plus, ne cachait pas son intention de plier bagages.
Toutes ces fins de partie étaient devenues inévitables : ne trouvant plus leurs comptes en Tunisie, ces trois groupes –et d’autres investisseurs étrangers moins connus– ont choisi d’aller trouver fortune ailleurs.
Depuis 2011, notre pays a sensiblement perdu en attractivité : tout simplement, l’instabilité politique, l’incertitude du cadre réglementaire et les contrariétés et contretemps générés par les interminables mouvements sociaux ont fini par éroder la patience des investisseurs les plus convaincus.
M. Ch.
Donnez votre avis