La présidente de l’Association Femme et Citoyenneté du Kef pourrait être poursuivie pour non assistance à personne en danger, dans le cadre de l’affaire Refka Cherni, la jeune maman tuée par balles par son mari, agent de la garde nationale de son état.
C’est ce qu’a fait savoir le procureur de la République près le tribunal de première instance du Kef, Maher Krichene, en précisant dans une déclaration, hier, mercredi 19 mai 2021, à l’agence Tap, que la présidente de l’Association, a été interrogée dans le cadre de cette affaire suite à de nouvelles informations révélée par l’enquête.
En effet, Refka Cherni, aurait contacté la présidente de l’association, pour l’alerter que son époux avait menacé de l’égorger, si elle ne retirait pas sa plainte pour violences conjugales : En vertu des articles 14 et 39 de la loi n°58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la présidente de l’Association devait en informer les autorités, ce qui n’a pas été fait, a ajouté le procureur de la République.
La présidente de l’Association a donc été interrogée pour non-assistance à une personne en danger et elle a été maintenue libre, en attendant la suite de l’enquête.
Y. N.
NB : Articles 14 et 39 de la Loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes :
Art. 14 – Toute personne, y compris celle tenue au secret professionnel, doit alerter les autorités compétentes tout cas de violence au sens de la présente loi, dès qu’elle en a pris connaissance, l’a observé ou a constaté ses effets.
Nul ne peut être poursuivi devant les tribunaux pour lancer de bonne foi l’alerte au sens de la présente loi.
Il est interdit à toute personne de dévoiler l’identité de celui qui a lancé l’alerte sauf avec son consentement ou dans le cas où les procédures juridiques l’exigent.
Art. 39 – Les personnes chargées de la protection de la femme de la violence, y compris les agents de la police judiciaire, les délégués à la protection de l’enfance, le personnel de santé, des affaires de la femme, de la famille, des affaires sociales, de l’éducation et autres, doivent :
- Répondre sans délai à toute demande d’assistance et de protection, présenté directement par la victime,
- Répondre immédiatement à toute demande d’assistance ou de protection au sens de l’article 14 de la présente loi,
- Accorder la priorité aux alertes concernant la commission d’une violence menaçant la sécurité physique, sexuelle et psychologique de la femme et des enfants qui résident avec elle,
- Assurer l’écoute et l’examen à l’occasion de la réception des plaintes, en rencontrant les parties et les témoins, y compris les enfants, dans des salles séparées tout en assurant leur intégrité,
- Informer la plaignante de tous ses droits,
- Intervenir, en cas de perte de logement, due à la violence, pour assurer l’hébergement dans des centres de protection de la femme victime de la violence.
Donnez votre avis