L’humanité célèbre aujourhui, jeudi 20 mai 2021, la Journée mondiale des Abeilles sur le thème : «Construire l’avenir de la planète en consolidant les 4 «Better» de la FAO à l’abeille : «Better production. Better nutrition. Better environment. Better life.»
À cette occasion, le bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord en collaboration avec la Fédération des apiculteurs de la Méditerranée s’est penché sur ces exceptionnels pollinisateurs, garants de plus de 70% des principales récoltes alimentaires servant à l’alimentation humaine. D’éminents intervenants de l’Algérie, d’Italie, du Maroc, de la Tunisie et des dizaines de participants du pourtour de la Méditerranée ont mis en avant le potentiel économique, les défis scientifiques, les menaces environnementales et les perspectives communes qui scellent l’avenir de l’abeille, du secteur de l’apiculture, des professionnels qui y interviennent, dans les contextes des pays du Maghreb, mais bien au-delà.
À travers les différentes interventions du séminaire virtuel qui a porté sur «l’apiculture méditerranéenne: des stratégies communes pour un bien commun», il a été possible de cerner la double incidence du travail des abeilles pour l’homme par, en premier lieu, son produit phare qui est le miel, mais aussi d’autres produits comme la propolis, le pollen, la gelée royale…
Une des non moindre contribution de l’abeille réside dans son rôle dans la production d’une multitude de fruits et légumes avec des variétés de meilleure qualité.
Un secteur avec un fort potentiel d’emplois
L’autre incidence de l’activité des abeilles est son impact positif sur l’environnement et plus particulièrement sur l’équilibre des écosystèmes naturels et son rôle dans la préservation de la biodiversité. Elle constitue aussi un indéniable indicateur biologique de l’état de l’environnement
Les activités apicultrices, telles qu’étudiées et analysées par la FAO permettent de reconnaître les pays de l’Afrique du Nord comme le berceau de la production du miel. Face à ce potentiel, la FAO en Afrique du Nord a entrepris une démarche programmatique qui a consacré des appuis consistants à l’organisation des professionnels apiculteurs. Cette organisation, qui connait de multiples appellations telles que les coopératives, les organisations professionnelles, les syndicats, les sociétés mutuelles de services agricoles a abouti à la création, depuis 2012, de l’Union maghrébine des apiculteurs (Umapi).
Au-delà des renforcements de capacités, différentes réformes substantielles ont touché les cadres institutionnels et juridiques des pays afin de favoriser le partenariat et la collaboration entre le secteur public et les organisations professionnelles; permettre à ces organisations professionnelles de jouer pleinement leur rôle dans le développement des filières et contribuer au développement durable de l’apiculture.
Aujourd’hui, la production du miel offre une panoplie de niche d’emplois qui se diversifie par la nature du miel à produire (conventionnel, biologique), l’élevage des reines, la production des essaims. Ces dimensions ont permis de mesurer l’importance de la science et plus particulièrement les apports considérables des travaux sur la conservation de la qualité des races et les travaux génétiques encore peu significatifs. Les opportunités dans la valorisation des produits de la ruche sont exponentielles et offrent des ouvertures dans la cosmétique, la pâtisserie la confiserie qui fait appel à l’ingéniosité des professionnels en devenir.
Les risques et menaces réels sur les abeilles
Au terme des travaux de ce séminaire, des axes cruciaux ont été mis en avant, tous soulignant les risques et menaces réels sur les abeilles comme les effets du changement climatique, l’utilisation excessive des pesticides, la monoculture, les impacts de la crise sanitaire mondiale Covid-19. Ce séminaire a permis de reconnaitre le rôle fondamental des activités des abeilles pour la pérennisation et la durabilité de l’agriculture, mieux encore de son rôle dans la sécurité alimentaire.
À cet effet, la mise en valeur de l’apiculture et la protection de ce pollinisateur a abouti à des premières recommandations qui s’orientent vers la mise en place de systèmes d’alertes et de suivis précoces pour prévenir le déclin et la menace de survie des abeilles. Il est question aussi dans cette perspective d’œuvrer à la protection de la flore mellifère et favoriser les reboisements riches en plantes mellifères spécifiques pour chaque écosystème. Enfin, mettre en place des mécanismes de coopération régionaux, sous formes de plateformes afin de favoriser les échanges d’expérience, l’élaboration de guide de bonnes pratiques pour la gestion durable de l’exploitation apicole, et le développement de stratégies régionale et nationales pour le développement durable de l’apiculture et l’autonomisation de la femme rurale et des communautés vulnérables dans un contexte d’adaptation au changement climatique.
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