Le gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie (BCT), Marouane El-Abassi, auditionné ce vendredi 21 mai 2021, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a affirmé la dégradation de la situation économique, en ajoutant que l’Agence Fitch Ratings a demandé une évaluation de la Tunisie à la fin du mois de mai : «Si rien n’est fait, nous risquons de voir une dégradation de la notation souveraine à « C », a-t-il alerté.
Marouane El-Abassi a cependant ajouté que la Tunisie a pu obtenir un report, à fin juin, de cette nouvelle évaluation afin de mener les réformes et les actions nécessaire pour relancer la confiance en l’économie et les institutions tunisiennes, a-t-il dit, en déplorant l’absence de ce qu’il a qualifié «l’absence du sentiment de l’urgence».
Pour le gouverneur de la BCT, la situation actuelle est le résultat du coup de la non action «et ce coup est très très cher», a-t-il regretté, en ajoutant : «Lorsque nous ne produisons pas et ne nous n’exportons pas, nous risquons de ne pas pouvoir manger !», en soulignant la nécessité de promouvoir l’investissement et l’exportation, deux priorités, moteurs de l’économie tunisienne.
Tout en appelant à élaborer un programme de sauvetage de l’économie au cours des deux prochains mois ainsi que la nécessité d’établir un programme avec le Fonds monétaire international (FMI), avec lequel les négociations sont en cours, et en appelant à une trêve économique et politique dans le pays, le gouverneur de la BCT, a rappelé les indicateurs économiques, marqués par une baisse, notamment le PIB qui a atteint -9 % pour la première fois, depuis 1962 !
Marouane El-Abassi a par ailleurs rappel que la pandémie a fortement impacté l’économie : «l’État devait trouver des ressources, en une courte période, pour faire face à ses répercussions », a-t-il dit, en précisant que le secteur touristique a enregistré une baisse de 70 %.
«Nous devons prendre conscience de l’urgence de la situation économique», a-t-il ajouté, en appelant notamment à rationaliser l’importation et à promouvoir l’investissement local, en soulignant au passage la réticence des investisseurs à investir en Tunisie, «à cause d’un climat d’investissement très dégradé».
M. El-Abassi a assuré que les problèmes se poseront particulièrement en 2021, tout en assurant que la BCT est en train de travailler avec le ministère du Commerce sur la manière de rationaliser l’importation : «L’amour du pays c’est aussi consommer les produits de son pays. Consommons local et faisons une trêve loin des tensions pour que l’on puisse se concentrer sur l’essentiel et sauver l’économie», a-t-il lancé, en regrettant que
Y. N.
Donnez votre avis