Ridha Belhadj, le directeur exécutif du parti Amal, a indiqué, hier, mardi 8 juin 2021, que ce sont des parties proches du président de la république, Kais Saied, qui sont derrière l’incarcération de Nabil Karoui, que ce soit directement ou indirectement.
Le magnat de télévision et de publicité, également président fondateur du parti Qalb Tounes et candidat malheureux à la présidentielle de 2019, est, rappelons-le, poursuivi en justice pour des affaires d’évasion fiscale, de corruption financière et de blanchiment d’argent. Il possède plusieurs sociétés et est titulaire de plusieurs comptes bancaires, en Tunisie et à l’étranger, à travers lesquels ont transité d’importantes sommes d’argent que l’intéressé était incapable justifier par des activités commerciales normales. Son frère, et coactionnaire dans les mêmes sociétés, le député Ghazi Karoui, est poursuivi ans les mêmes affaires et s’il a échappé jusque-là à la prison, c’est parce qu’il a fait valoir son immunité parlementaire.
Pour revenir à Ridha Belhadj, l’ancien directeur de cabinet du président Béji Caïd Essebsi, invité régulièrement sur les plateaux de Nessma TV, la chaîne des frères Karoui, a ajouté, dans une déclaration à la radio IFM, que les preuves sont multiples de l’ingérence politique du chef de l’Etat dans la gestion de l’affaire du chef du parti Qalb Tounes. Ayant perdu toute influence sur le cours des événements en raison de la ceinture politique soutenant le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, Kaïs Saïed chercherait, selon lui, à frapper celle-ci, laquelle, rappelons-le, est constituée du parti islamiste Ennahdha, de Qalb Tounes, d’Al-Karama et d’une poussière d’autres partis.
Selon l’avocat, le dossier de Nabil Karoui est principalement lié à ses activités politiques et son incarcération vise à l’éliminer de la scène politique, en raison de sa popularité qui s’est manifestée pendant la période électorale.
Bien entendu, M. Belhadj feint d’oublier qu’en termes de popularité, Nabil Karoui a été battu à plates coutures lors du second tour des dernières présidentielles par Kaïs Saied, accrédité de plus de 72% des suffrages exprimés.
M. Belhadj, toujours prompt à défendre les personnalités soupçonnées de corruption, de Chafik Jarraya à Hafedh Caïd Essebsi en passant par les frères Karoui, est, soit dit en passant, le frère de Taoufik Belhadj, administrateur judiciaire soupçonné d’implication dans la faillite programmée de la Banque franco-tunisienne (BFT); loin de nous l’idée d’insinuer qu’il y a un lien entre ceci et cela !
I. B.
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