Accueil » Elyes Kasri : «Les islamistes sont les Banou Hilal de l’époque moderne»

Elyes Kasri : «Les islamistes sont les Banou Hilal de l’époque moderne»

Rached Ghannouchi, le chef des Banou Hilal de l’époque moderne.

Rached Ghannouchi et le parti islamiste Ennahdha qu’il dirige sont les premiers responsables de la déliquescence de l’administration tunisienne, estime l’ancien ambassadeur de Tunisie au Japon et en Allemagne, Elyes Kasri. Ils ont infiltré, noyauté et détruit la fonction publique en général et les entreprises publiques en particulier, a-t-il expliqué.

Commentant, dans un post sur sa page Facebook, la récente déclaration de Ghannouchi selon laquelle les fonctionnaires tunisiens ne travaillent que 8 minutes par jour, qui a suscité, par son cynisme, un tollé général dans l’opinion et notamment parmi les dirigeants et les membres de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le diplomate rappelle à ce dernier que c’est son parti, au pouvoir sans discontinuer depuis 2011, qui «a instauré la loyauté et l’inféodation comme critères de recrutement et de promotion au lieu de la compétence et a inondé la fonction et le secteur publics avec des dizaines de milliers d’incompétents sous prétexte de dédommagement et de ‘‘tamkine’’ (infiltration, noyautage, Ndlr), en plus de l’inflation galopante causée par les réseaux parallèles que son parti couvre et met au dessus de la loi».

«La situation actuelle de la fonction et du secteur publics tunisiens rappelle la confidence qui m’avait été faite a l’époque par un diplomate de l’ex-Union Soviétique qui m’avait dit ‘‘l’Etat fait semblant de nous payer et nous faisons semblant de travailler’’», écrit le diplomate. Qui ajoute : «Tel un pompier pyromane, le cheikh des Banou Hilal (une confédération de tribus arabes ayant migré en Afrique du Nord entre la fin du Xe au XIIIe siècle et qui ont pillé les habitants et ravagé leurs terres agricoles rendues désertiques, Ndlr) de l’époque moderne, a transformé avec ses acolytes une fonction publique qui a sorti le pays du sous-développement et des entreprises publiques comme le Groupe chimique tunisien (GCT), qui était un leader mondial de son secteur, en des institutions zombies. Jusqu’a quand va durer ce jeu de massacre?»

I. B.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.