L’association Aswat Nissa présentera ce vendredi 25 juin à 15 heures dans la commune de Médenine son étude sur l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques locales de cette vile du sud-est tunisien.
Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet d’amélioration de l’approche genre dans les politiques publiques locales à Béja et Médenine qui vise à réduire les inégalités de genre dans un contexte tunisien marqué par une décentralisation des pouvoirs. Elle s’inscrit aussi dans le cadre du travail du département de plaidoyer d’Aswat Nissa qui s’occupe du suivi, de l’analyse et de la promotion de l’inclusion d’une approche genre dans les politiques publiques de l’État et des collectivités locales.
Cette étude présentera l’état et les résultats des recherches de terrain sur les besoins d’un échantillon de citoyens/citoyennes de la commune de Médenine, une lecture analytique sur la prise en compte du genre dans le budget de cette commune pour l’année 2020, les opportunités pour inclure une approche genre dans ladite commune et quelques recommandations tirées des résultats de la recherche.
Disparités salarial et d’accès à la propriété
Les résultats de la recherche ont démontré que les répondant(e)s jugeaient l’accès aux soins de santé comme étant faibles pour toutes et tous en raison du manque d’équipements et de centres d’hospitalisation. D’autre part, les résultats ont montré une différence entre les besoins des citoyens hommes et femmes.
En effet, l’étude a démontré une disparité dans l’accès au crédit et à la propriété. Le taux d’accession à la propriété est estimé à 42,40 % pour les hommes contre 18,2 % pour les femmes. En outre, les femmes ont exprimé que l’écart salarial entre les hommes et les femmes varie entre 20% et 50%, selon la nature du secteur (formel et non formel).
Autorisation de la famille pour se déplacer !
Les citoyennes ayant participé au questionnaire ont aussi insisté sur l’absence de conditions de santé et d’hygiène dans les centres de travail et d’études, en particulier pendant les règles. Elles ont abordé le sujet de l’absence de liberté de mouvement car 76,8% d’entre elles ont besoin de l’autorisation d’un membre masculin de la famille pour se déplacer.
Quant à la question de la violence conjugale, 14% des répondants masculins l’ont légitimée.
Concernant la participation à la vie politique, les participantes ont estimé que le pourcentage de participation des femmes à la prise de décision est très faible, tant au niveau familial qu’à ceux national et local.
Lors de l’analyse du budget de l’année 2020 de la commune de Médenine, il a été remarqué qu’il ne prend pas en considération l’intégration de l’approche genre et les besoins des femmes, des hommes, des filles et des garçons. En effet, les termes d’«approche genre» et «femmes» ne figurent pas dans le budget qui est élaboré d’une manière «neutre» ce qui a des conséquences négatives sur la situation des femmes et des filles et accentue les inégalités entre les genres.
L’étude élaborée par Aswat Nissa a permis de dresser des recommandations notamment celles liées aux budgets et à la planification, et celles liées à la lutte contre toutes les formes de discrimination, et de violence auxquelles les groupes vulnérables, notamment les femmes, peuvent être exposés dans les communes.
De manière générale, malgré l’absence d’un budget sensible au genre, des opportunités de développement d’une méthodologie de travail sont possibles dans la commune de Médenine. Aswat Nissa exprime sa volonté de soutenir ces initiatives à travers le partenariat qui la lie à la commune de Médenine.
Communiqué.
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