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Djerba : Entre retour discret des touristes et inquiétude des hôteliers

Le tourisme à l’île de Djerba a fait l’objet d’un reportage diffusé lors du Journal de 20h de la chaîne de télévision France 2. La situation demeure critique malgré le retour de quelques touristes.

Par Fawz Benali

L’île de Djerba, l’une des destinations préférés des Français  où plus d’un tiers de la population vit directement ou indirectement du secteur touristique, ne connait pas ses meilleurs jours, comme d’ailleurs le reste des villes touristiques en Tunisie, et ce, depuis l’apparition de la pandémie du Coronavirus (Covid-19).

La pandémie, un énième coup au tourisme tunisien

Après l’instabilité politique, la menace terroriste et la crise économique, c’est la pandémie du Coronavirus qui vient donner un énième coup et pas des moindres au secteur touristique. Un coup dur pour les restaurateurs, les gérants des clubs de nuit et par-dessus tout les hôteliers qui comptent désormais les réservations sur les doigts de la main et ce, pour la deuxième saison estivale consécutive.

L’île de Djerba qui s’apprête à accueillir le prochain Sommet de la Francophonie (novembre 2021) a compté près de 300.000 visiteurs français en 2019 (grâce notamment aux nombreuses initiatives de l’ancien ministre du Tourisme René Trabelsi) ; mais en 2020, le nombre a baissé de 6 fois, selon le reportage de France 2.  La crise sanitaire mondiale a gâché la saison estivale de l’année dernière qui ne s’est vraisemblablement pas amélioré depuis, loin de là, puisque la Tunisie figure sur la liste orange, voire rouge, de pas mal de pays. Un constat qui aura forcément des retombés économiques sérieuses sur la ville de Djerba qui vit essentiellement du tourisme.

On casse les prix et on guette les vacanciers

Les hôteliers attendent désespérément le retour des clients et sont contraints de casser les prix pour attirer les vacanciers et oser espérer une reprise même progressive, d’autant plus que les hôtels ne peuvent accueillir que les personnes vaccinées ou ayant subi un test PCR négatif, ces derniers doivent en plus rester confinés au sein de l’hôtel durant tout le séjour, chose qui décourage forcément beaucoup de vacanciers. Mais Chekib Zaibet, directeur régional des opération SMY Hôtels reste optimiste, bien que son hôtel qui accueille d’habitude au moins 300 clients en cette période, compte en ce moment seulement 80 clients. « On a commencé avec des réservations venant de l’Europe de l’est en attendant les français et les belges pour mettre la machine en route », dit-il.

Face à la faible demande et à toutes ces restrictions, et malgré l’aide de l’Etat (aussi dérisoire soit-elle), beaucoup d’hôteliers décident à contre cœur de mettre les clés sous la porte et de licencier leur personnel, c’est le cas de Jalel Eddine Henchiri, président de la Fédération tunisienne d’hôtellerie et propriétaire de deux hôtels ; « S’il n’y a pas un minimum de personnes, ça ne sert à rien d’ouvrir parce que ce n’est pas rentable financièrement. (…) On est prêt pour démarrer très vite, mais il ne faut pas trop rêver, il faut se préparer pour 2022 », explique-t-il.

La campagne de vaccination du personnel touristique donne certes un gros coup de pouce au secteur, mais la ville ne pourra véritablement renouer avec ses visiteurs qu’avec une réelle amélioration de la situation sanitaire dans l’ensemble du pays, ce qui est malheureusement loin d’être le cas.

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