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En dix ans, la Tunisie est passée de l’émergence à la désespérance

Coucher de soleil sur Tunis (Ph. Hamouda Belakhal).

Alors que le peuple tunisien se meurt de la crise économique qui l’étrangle et de la pandémie de Covid-19 qui le décime en l’absence de quantités suffisantes de vaccins et en raison du délabrement de l’infrastructure sanitaire nationale depuis la «révolution de 2011», ses gouvernants issus de cette fumeuse fumisterie n’ont à lui offrir que les scènes pathétiques de leurs interminables disputes aussi futiles que stupides et improductives.

Par Elyes Kasri *

Le gouvernement Mechichi, symbole d’inconscience et d’incompétence, semble désireux de rééditer l’histoire de la paella (بقايا), le plat national espagnol, qui était à l’origine constitué des restes des festins royaux mélangés et servis aux indigents.

Ce gouvernement collecte les reliquats et stocks inutilisés de vaccins par petites quantités dans un élan pathétique pour faire semblant d’honorer ses obligations envers ses citoyens.

Ci-git un pays qui était jadis un modèle d’émergence !

Après avoir été longtemps considérée comme un pays émergent modèle dans le domaine de la santé publique, la Tunisie fait désormais figure d’un pays sous-développé, mal géré et à la merci de l’aumône et de la charité internationales.

Dix ans après le déclenchement de la révolution de la dignité, notre pays semble très loin de cet objectif.

En plus de leur incapacité manifeste de gérer l’économie nationale désormais au bord de la banqueroute, les responsables politiques se sont avérés incapables de dialoguer entre eux sur les véritables défis auxquels est confronté le pays et qui bloquent le système politique et économique et freinent le processus de développement.

Entre profiteurs voraces et rêveurs déconnectés

Entre les profiteurs de toutes sortes et adeptes du statu quo sous prétexte de stabilité gouvernementale et politique et un président de la république qui rêve de changer le régime politique sans en avoir les moyens et visiblement pas les appuis internationaux, la Tunisie s’oriente, en plus de la tutelle financière internationale, vers une tutelle politique internationale ou des seconds couteaux de «pays amis» dictent a nos hauts responsables, tels des gamins turbulents, de mieux se comporter.

Entretemps, le peuple tunisien se meurt de la crise économique qui l’étrangle et de la pandémie qui le décime en l’absence de quantités suffisantes de vaccins et face au délabrement systématique de l’infrastructure sanitaire nationale depuis 2011.

Cherchez l’erreur ou, plutôt, les responsables !

* Ancien ambassadeur.

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