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Tunisie : Un pouvoir incompétent qui sème le vent et va récolter la tempête

Hichem Mechichi et Rached Ghannouchi : c’est l’incompétence personnifiée.

Les décisions imposées ne peuvent changer que si les citoyens mettent en place des systèmes restreignant leurs excès et leur mégalomanie. Or, la Tunisie souffre en silence des décisions prises par des semblants de gouvernants incompétents et corrompus, par des élus médiocres qui ne sont pas à la hauteur, par des citoyens passifs en sommeil profond.

Par Dalel Jemni *

Notre pays est asphyxié par ses enfants. Il a été amputé en toute légalité depuis la gabegie de 2011 : une éducation à la dérive, une corruption galopante, un pouvoir décisionnaire quasi inexistant, une fuite des cerveaux accélérée, un système de santé mortifère, un système scolaire en échec total, une pauvreté galopante, des citoyens inconscients et vivant dans le déni total. Pis encore : notre Etat est une boîte opaque qui ne dit pas son nom.

Aujourd’hui un crime est perpétué en flagrant délit. Les faits se commettent sous nos yeux et au su de tous. Les inculpés sont trouvés en possession d’indices faisant présumer leur culpabilité mais dans notre pays, la volonté de les inculper est quasi nulle.

La non-assistance à personne en danger, nous la vivons journellement dans nos hôpitaux, chez nous, dans la rue, sur des charrettes qui se substituent aux ambulances non existantes dans les zones rurales, des hôpitaux qui sont vidés du sens de l’hospitalité.

Mourir pour mourir, autant mourir dans la dignité

L’Etat défaillant ne porte pas secours à ses administrés en détresse, qui remplissent les cimetières parfois injustement. Un Etat qui fonctionne comme une boîte noire et a les mains libres puisqu’il gouverne des moutons ou des abrutis.

Pouvez-vous m’aider à comprendre à quoi sert ce gouvernement, ces élus et tous ces bons à rien? Mourir pour mourir, je préférerais mourir dans la dignité.

Notre pays fait face à un péril grave et imminent, qui menace nos vies et notre intégrité, et que faisons nous? Quand allons-nous réagir?

Nous sommes témoins et avons conscience du danger, de la perte de notre patrie! Jusqu’à quand allons-nous laisser faire les perfides?

Ceux qui s’abstiennent d’intervenir pour empêcher ce crime, alors qu’ils ont le devoir et la mission de le faire, doivent être punis par la loi, car cela peut être qualifié légalement de non-assistance à personne (et patrie) en danger.

Allons-nous rester inactifs jusqu’à ce que la mort s’invite chez nous?

Les même crimes se perpétuent journellement. Il est temps que nous parlions de la façon de résoudre nos problèmes. Assez de diagnostics ! Assez de mensonges! Assez d’immobilisme! Assez d’hypocrisie! Assez et assez de cette inqualifiable situation que nous vivons actuellement!

Il est maintenant clair que la solution aux problèmes de notre Tunisie est entre les mains de ceux qui l’habitent et non entre celles des médiocres criminels qui décident pour les citoyens.

Je crois fermement que nos défis et nos problèmes sont susceptibles de perdurer jusqu’à ce que nous parvenions à comprendre que, pour s’en sortir, nous devons laisser de côté ce qui nous sépare et s’occuper de l’essentiel.

Nous sommes frappés d’une sorte de cécité qui a engendré ce que nous subissons actuellement… Nous avons été frappés de cécité et avons refusé de voir la réalité, jusqu’à ce que la mort s’invite chez nous.

Cette classe politique est coupable, coupable d’avoir décomplexé une corruption et une incompétence que l’on pensait d’une autre ère.

Nous devons tous bien réfléchir à notre avenir, celui de nos enfants et de notre pays.

La société Tunisienne est face à cette force d’inertie que représentent les perfides, la vigilance est plus que jamais de mise. Il faut absolument passer à autre chose. Et autre chose, dans la situation où nous nous trouvons, c’est la prise de conscience, le travail, l’implication de chacun, la reprise en main d’un pouvoir galvaudé par des indignes.

Tous nos efforts doivent être orientés vers l’application de nos connaissances et  de nos compétences diverses dans des situations de la vie réelle. Nous sommes les seuls à pouvoir résoudre nos problèmes. Nous sommes les seuls à pouvoir montrer la voie à suivre vers les mesures appropriées à adopter pour mobiliser toutes les parties prenantes du développement dans tous les secteurs de notre vie courante. Agissons alors pour stopper ce massacre et ne laissons pas notre pays agoniser! Indignons-nous et agissons, c’est notre devoir!

Mobilisons nos esprits pour un peuple délaissé et oublié pour que notre Tunisie ne subisse pas le sort d’autres pays mutilés. Je suis convaincue que la solution aux problèmes des Tunisiens est entre leurs propres mains pour peu qu’ils se résolvent enfin à se bouger.

* Cadre à la retraire de la Mutuelle générale de Paris.

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