Le bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord basé en Tunisie a organisé un webinaire réparti sur deux jours consacré à «l’aquaculture continentale dans les pays du Maghreb: potentialités et perspectives.» Le but était de faciliter le dialogue et le partage de connaissances entre les professionnels des pays du Maghreb dans le domaine de l’aquaculture continentale.
Ce webinaire, premier d’une série dédiée à la pêche et l’aquaculture, a favorisé la présentation d’expériences innovantes, inédites et prometteuses et a concrètement souligné le potentiel de ce sous-secteur, à travers les exposés et les communications des intervenants, jeunes, femmes et experts. Les recommandations issues de ces travaux étaient à la hauteur des potentialités et des perspectives de l’aquaculture continentale dans les cinq pays du Maghreb.
Augmenter les partenariats et les investissements publics et privés
Ce qui ressort des travaux c’est le travail participatif et les actions immédiates à conduire pour un développement efficace de l’aquaculture continentale dans notre région. Les interventions ont permis de souligner les réussites édifiantes des aquaculteurs et à agir en tant que catalyseur pour augmenter les partenariats ainsi que les investissements publics et privés.
On a souligné l’urgence de relever des défis inhérents aux réglementations et législations en vigueur, à l’innovation des technologies d’élevage, à la diversification des espèces à potentiel aquacole, à la promotion et l’application des bonnes pratiques, à l’appui au secteur privé, au développement de la chaîne de valeur et à l’amélioration de l’accessibilité à la protection sociale.
Les pratiques d’élevages aquacoles gagneraient à faire l’objet de formations en aquaculture ciblées et en mesure de renforcer les capacités des éleveurs et surtout les jeunes qui portent l’avenir de ce sous-secteur.
Il a été aussi souligné que les essais relatifs à l’aquaculture continentale remontent aux années soixante pour la Tunisie et aux années quatre-vingt pour le Maroc et l’Algérie. A l’heure actuelle, les échanges d’expérience de terrain de l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie s’avèrent riches et fructueuses alors qu’elles sont confrontées à des défis sans précédent, qui affectent la durabilité d’une telle activité. Elle a permis une contribution à la production nationale, en Algérie de 5 100 tonnes et au Maroc de 560 tonnes de poissons pour l’année 2018. En Tunisie la production était stable durant les dix dernières années sans dépasser 1 500 tonnes.
Coopération intra-régionale pour le développement du secteur
Les différentes expériences et pratiques des pays ont naturellement abouti à une focalisation sur la nécessité de revisiter les cadres réglementaire et juridique de l’aquaculture continentale. Ceci permettrait de regarder de plus près les aspects liés aux normes de qualité et de salubrité des produits aquacoles mais aussi à l’harmonisation des procédures de contrôle et de certification des produits. La question du suivi et du contrôle est aussi à l’ordre du jour des recommandations formulées. Enfin, ces aspects réglementaires auront une incidence positive sur le renforcement de la coopération sous régionale notamment sur les aspects de la commercialisation des produits aquacoles entre les pays.
Par ailleurs, une des recommandations souligne l’importance de supporter les jeunes promoteurs et le renforcer le rôle de la femme dans les chaînes de valeur liées spécialement à l’aquaculture intégrée.
Tout une série des mesures à envisager, liées à la promotion des produits aquacoles, ont retenu la nécessité d’établir des stratégies de marketing bien adapté surtout en situation post Covid-19.
Il a été également soulevé qu’une plate-forme maghrébine les regroupant par activité, s’avère d’une importance capitale. Elle sera constituée d’un réseau des producteurs des aliments, et un autre de producteur de la spiruline. Cela permettra l’amélioration de la productivité, l’accélération de la mise sur le marché et la rationalisation de la chaîne d’approvisionnement et des coûts d’exploitation.
Nouvelles générations d’investisseurs et diversification des espèces d’élevage
A un niveau stratégique, il a été envisager de créer deux groupes de travail dédiés à l’aquaculture continentale et l’aquaculture maritime sous la tutelle de l’Union du Maghreb arabe et de créer une plate-forme virtuelle regroupant les parties prenantes impliquées dans le secteur de l’aquaculture continentale.
Ces recommandations ont permis d’identifier les principales thématiques à aborder pour la 6e édition des journées maghrébines, qui sera organisée l’année prochaine en présentielle dans un des pays de la sous-région. Une fois appliquées, elles permettraient de donner un essor considérable à ce secteur qui représente un fort potentiel compte tenu des nouvelles générations d’investisseurs dans la diversification des espèces d’élevage, l’investissement dans les technologies et les recherches pour améliorer la qualité des produits et surtout prospecter et proposer des sources alternatives des revenues tels que la production des algues spiruline et l’utilisation des insectes pour l’aliment de poissons.
Ce webinaire a bien pu favoriser l’échange entre les parties prenantes; décideurs, partenaires, système des Nations Unies (FAO), secteur public et privé, chercheurs et universitaires, afin d’identifier les défis pour soutenir l’aquaculture continentale au Maghreb indépendamment des disparités entre les pays.
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