Oussama Khlifi, député (gelé) Qalb Tounes a pris part à une manifestation organisée ce samedi 11 septembre 2021 devant le consulat de Tunisie à Pantin (Paris, en France), en soutien à son collègue Yassine Ayari, incarcéré depuis le 30 juillet, en exécution d’un jugement définitif de justice, émis par la Cour d’appel militaire, le 6 décembre 2018.
Le chef du bloc parlementaire de Qalb Tounes a profité de l’occasion pour réaffirmer son opposition aux mesures exceptionnelles décidées le 25 juillet par le président de la république, estimant que celles-ci représentent un tournant dangereux pour la Tunisie et qu’elles menacent le processus démocratique, dit-il.
«Je suis ici pour dénoncer les abus, notamment les jugements des civils par le tribunal militaire. Il faut être courageux et je salue le courage des Tunisiens qui se sont rassemblés aujourd’hui pour dénoncer l’injustice que subi mon frère et mon collègue Yassine Ayari», a-t-il ajouté, en affirmant que les Tunisiens libres s’opposeront à cette démarche de dictature : «Ce n’est pas la nouvelle Tunisie comme certains disent mais une Tunisie qui recule. Nous sommes avec les revendications du peuple mais contre le détournement de celles-ci».
Rappelons que Khlifi se trouve en France depuis le 15 juillet dernier et il a récemment annoncé qu’il rentrera en Tunisie uniquement après la levée des mesures d’interdiction de voyage émise contre des députés, qu’il estime arbitraires et portant atteinte aux droits et aux libertés. Il affirme aussi avoir fait l’objet de menaces qu’il attribue aux partisans de Saïed, et a annoncé avant-hier, qu’il compte saisir la justice à ce propos.
Oussama Khlifi a par ailleurs été vivement critiqué pour sa participation au congrès de l’Union interparlementaire à Vienne, à la demande de Rached Ghannouchi président de l’Assemblée gelée et chef du parti islamiste Ennahdha, d’autant qu’il a appelé l’organisation mondiale à intervenir….suite à quoi, trois députés de Qalb Tounes ont annoncé leur démission du parti fondé par Nabil Karoui (qui se trouve actuellement en prison avec son frère le député gelé Ghazi Karoui, en Algérie, où ils sont entrés illégalement après avoir fui la Tunisie).
Notons que Mohamed Hnid, ancien conseiller de l’ancien président provisoire Moncef Marzouki a également pris à cette manifestation organisé à Paris et qui a rassemblé quelques Tunisiens, qui s’opposent aussi aux mesures du 25 juillet. Hnid a dénoncé l’incarcération de Yassine Ayari, en appelant à sa libération et a qualifié la situation en Tunisie d’alarmante.
«Cela nous rappelle la dictature de Ben Ali et ça sera même pire… au point que l’on regrettera Ben Ali», a-t-il dit en affirmant que Saïed «se croit au dessus de tout et de tous» et en indiquant que les premiers qui paieront le prix seront «les partis Echaab et Attayar qui ont applaudi le coup d’État».
Et d’ajouter : «Nous sommes ici pour dénoncer l’arrestation de Ayari, mais surtout pour sauver la Tunisie du coup d’État. Le slogan « Le peuple veut », est un slogan fasciste et nazi et la Tunisie vit un 3e coup d’État . Elle est donc en danger et cela s’apparente à une haute trahison, dont la peine encourue est inscrite dans la constitution»...
Y. N.
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