Le Musée Safia Farhat, sis au Centre des arts vivants de Radès, au sud de Tunis, fait sa rentrée en organisant une exposition collective à thème : «Vivre et créer dans l’incertitude», du 19 septembre au 31 octobre 2021.
Questionner le comportement de l’artiste face à «l’épreuve de l’incertitude», tel sera le thème de l’exposition collective qui réunira 23 artistes.
Nous reproduisons le texte de présentation de cette exposition écrit par l’artiste plasticienne Aïcha Filali…
Ce que nous considérions il y a peu comme étant notre mode de vie «normal» est en passe de devenir un vague souvenir.
Les impératifs sanitaires nous imposent de «faire attention de vivre», sans que nous ayons notre mot à dire sur la gravité réelle ou surdimensionnée de la pandémie qui occupe tout l’espace médiatique.
Nous n’avons plus la même perception de notre corps dans l’espace. Et nos interactions forcément distancées avec d’autres humains ne sont pas sans incidence sur l’image de soi.
Priver l’être humain de ses liens c’est le déshumaniser.
Le confinement provoque repli sur soi et sur une situation domestique propre qu’on prend le temps de redécouvrir, d’apprécier ou d’abhorrer…avec les conséquences qui en résultent.
Les restrictions de déplacement, et surtout l’impossibilité de se projeter dans le temps et dans l’espace perturbent nos rythmes psychologiques et sociaux, et impactent lourdement la santé physique et mentale d’un grand nombre d’entre nous; tout ceci majoré par ce que nous vivons comme inconstance politique dangereuse, car agissant sur notre mode de vie et mettant en péril notre avenir économique.
Suite à ce bilan qui n’échappe à personne, et sachant en même temps que «L’épreuve de l’incertitude» est propre au processus créateur qui est souvent traversé de doute, et ponctué d’hésitation et que le produit de l’art n’échappe pas non plus à l’aléa… La grande question pour nous artistes c’est : quoi faire? créer, produire? pour qui? pour quoi ?
Comment gérer cette intranquillité que nous percevons tous avec plus ou moins d’acuité ?
Comment agir, chacun de son lieu propre avec les outils de l’art, afin que nous ne soyons pas uniquement nostalgiques de «la vie d’avant» et que par cette incertitude, des possibles s’inventent, de nouvelles voies s’ouvrent à chacun d’entre nous.
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