Chez Me Fathi Laayouni, le maire du Kram, ville balnéaire de la banlieue nord de Tunis, le toit d’une école s’est effondré. Simple fait divers sans doute, qui ne l’empêchera pas de dormir la nuit.
Par Mounira Aouadi *
Qu’importe à celui qui est surnommé «le mollah du Kram» (par allusion à son appartenance au parti islamiste Ennahdha, Ndlr) un lieu de culture et de savoir, occupé qu’il est par les tests anaux (infligés aux jeunes pour «débusquer» leur homosexualité, Ndlr) : «Est-il normal qu’on discute des droits des homosexuels dans un pays musulman? Les homosexuels ne peuvent pas habiter au Kram étant une ville conservatrice, car leur place est soit en prison , soit à l’hôpital», avait-il déclaré il n’y a pas longtemps (en faisant part de sa volonté de faire du Kram une «ville sans homos», Ndlr).
Le Kram, une ville conservatrice ? On voit bien qu’il ne connaît pas le Kram d’antan, celui du cinéma à ciel ouvert, de Cacciola, des tenues fluides et élégantes des femmes, de la courtoisie des hommes, des veillées nocturnes, de cette légèreté dans l’air qui rend tout beau, de cette joie de vivre qui englobe tout… De la fraternité et de la tolérance…
Qu’en est-il de son fonds de «zakat» (aumône islamique), celui de la discorde? (qu’il avait créé au sein de la municipalité malgré l’opposition du gouvernement, Ndlr) Et de la chasse effrénée aux produits israéliens (qu’il avait aussi annoncée dans un élan populiste, Ndlr) ? Et quelle monstrueuse tortue ! Pauvre Caretta caretta ! On voulait te protéger, on t’a enlaidie… Passons… On attend sa prochaine merde… Qui lui sera flanquée à la gueule…
Rien que pour le narguer, le président (de la république, Kais Saied, Ndlr) devrait aller faire sa prière à la mosquée du coin… «Chmeta…» Ce sera l’affront de trop qui le poussera à rejoindre ses frères talibans en Afghanistan… Qui sait… Ou l’Iran des ayatollahs… ses semblables.
* Ancienne journaliste.
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