Le parti islamiste Ennahdha vient de perdre aujourd’hui, 113 de ses dirigeants, dont des constituants, des députés et des membres du conseil de la Choura, à l’instar de Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Jamila Ksiksi, Moez Belhaj Rhouma, Mohamed Ben Salem, Zoubeir Chehoud, Monia Ben Ibrahim…qui dénoncent le manque de démocratie au sein du parti et la centralisation des décisions au sein du cercle proche de son président Rached Ghannouchi.
Cette démission, qui intervient au lendemain d’une réunion du conseil de la Choura, a été annoncée par Abdellatif Mekki, qui a exprimé sa «profonde douleur», en affirmant qu’il n’avait plus le choix, sachant que les démissionnaires expliquent leur décision par la nécessité d’assumer la responsabilité de leur échec à réformer le parti de Ghannouchi, qu’ils estiment responsable de la détérioration de la situation en Tunisie qui a conduit à ce qu’ils ont qualifié de «coup d’État», en référence aux mesures exceptionnelles décidées le 25 juillet, par le président de la république Kaïs Saïed.
De son côté, Samir Dilou a affirmé ce samedi 25 septembre 2021, sur Jawhara FM, que cette décision a été prise après un cumul sur le long terme et qu’elle est donc, aujourd’hui, définitive, tout en affirmant que plusieurs raisons ont poussé les 113 dirigeants à démissionner : «Nous sommes arrivés à un point de non retour et aucune réforme n’est désormais possible à cause du refus de Rached Ghannouchi et de ceux qui l’entourent».
Dilou a ajouté que suite aux mesures du 25 juillet, Ennahdha a montré son incapacité à se remettre en cause et à lancer les réformes pour sauver le parti, qui a une grande part de responsabilité dans la crise actuelle. Il a également indiqué que d’autres démissions suivront et n’a pas, non plus, écarté l’éventualité de la formation d’un nouveau parti… «Cela ne se fera pas rapidement mais cette éventualité n’est pas à écarter»…
Liste des démissionnaires :
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