Le chef de l’État Kaïs Saïed a présidé ce jeudi 21 octobre 2021, la deuxième réunion du conseil ministériel depuis la formation du gouvernement Bouden, au cours duquel plusieurs sujets relatifs à la situation du pays ont été abordés, dont la souveraineté de la Tunisie, les interventions étrangères, la réconciliation et le dialogue national : «Pas de dialogue avec les voleurs !», a-t-il insisté.
Kaïs Saïed a réaffirmé sa disposition à lancer un dialogue national en précisant que celui-ci sera différent de ceux qui ont précédé et sera mené avec des jeunes et des moins jeunes et ce sur l’ensemble du territoire tunisien et durant lequel seront abordés plusieurs sujets comme le système politique ou encore la loi électorale. Le président ajoute que le dialogue dit populaire, se déroulera dans un délai qui sera convenu, variant entre 3 ou 6 mois, et à travers de nouveaux mécanismes, de nouvelles modalités et perceptions qui donneront lieu à un congrès national regroupant toutes les parties , «sauf ceux qui ont spolié l’argent du peuple ou qui ont vendu leur patrie à l’étranger», a-t-il dit.
«Pas de dialogue avec les voleurs. Je ne suis pas disposé à dialoguer avec ceux qui ont trahi le peuple qu’ils ne peuvent d’ailleurs pas représenter… Certains cherchent à participer au dialogue uniquement pour garantir leurs propres intérêts et pour pouvoir rester au pouvoir ou y accéder, tout comme ceux qui ont volé l’argent du peuple, aussi bien avant 2011 qu’après, comme le don 500 millions de dollars destiné à la Tunisie, remis à un ancien responsable et qui n’ont jamais été utilisés pour les besoins au peuple», a-t-il dit, en référence au nahdhaoui Rafik Abdessalem Bouchlaka, accusé d’avoir versé, un don chinois, sur son compte personnel alors qu’il était ministre des Affaires étrangères.
Sur un autre plan, le président a abordé le projet de réconciliation et la mise en place d’une commission indépendante qui fera en sorte que «ceux qui ont volé le plus, investissent dans les délégations les plus pauvres», notamment via des projets telles que la construction d’écoles ou l’amélioration des établissements sanitaires.. : «L’argent du peuple doit lui être rendu. Quand ces projets seront entamés, on parlera d’une réconciliation temporaire pour garantir le contrôle des projets» a-t-il ajouté..
Le chef de l’État a également indiqué que la justice doit jouer son rôle historique, en lançant : «On ne peut libérer la patrie qu’avec une justice équitable. Celle-ci doit faire son travail en toute équité et ne pas laisser traîner des affaires… on en compte plusieurs qui traînent encore et encore, comme celle d’un député accusé dans une affaire de mœurs avec des preuves mais qui n’a pas encore été inquiété… Son affaire est incessamment reportée…Pourquoi ? Parce qu’il est complice avec ceux qui pillent le pays»
Kaïs Saïed a rappelé, par ailleurs, que la situation en Tunisie est purement tunisienne et ne peut être discutée à l’étranger, tout en réitérant son opposition à toute intervention étrangère : «Ce que nous voulons, c’est le respect de notre pays. Le respect du choix du peuple et de la souveraineté de la Tunisie et c’est en vivant libre et la tête haute qu’ils nous respecteront…», a-t-il encore lancé, en accusant ceux qui ont demandé une intervention étrangère d’avoir commis un crime contre la Tunisie et en affirmant que cela s’apparente à une haute trahison…
Rappelons que le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, la résolution sur la Tunisie en exprimant sa profonde inquiétude, quant à la concentration des pouvoirs dans les mains du Président», tout en estimant que les institutions d’État doivent retrouver un fonctionnement normal et en appelant à la mise en place d’une feuille de route et au lancement d’un dialogue national inclusif.
Y. N.
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