Après l’annonce triomphale de la création de Metaverse par Mark Zuckerberg et sa curieuse coïncidence aux séries de scandales récentes secouant de plein fouet le grand univers bleu du Facebook, un bon nombre d’observateurs s’interrogent s’il s’agit d’un simple concours de circonstance ou d’une opération de diversion savamment construite par le géant du web!
Par : Mahjoub Lotfi Belhedi *
L’histoire de Facebook avec les scandales ne date pas d’aujourd’hui; elle remonte à la date de création officielle du réseau social en 2004 où les frères-jumeaux Winklevoss, deux anciens étudiants d’Harvard, revendiquaient la paternité du réseau en poursuivant en justice Mark Zuckerberg pour spoliation d’idées…
Mais aussi, à l’implication directe de Facebook dans l’affaire Cambridge Analytica, son immixtion flagrante dans des échéances électorales cruciales à travers le monde, et à son insouciance délibérée en matière de sécurité des données personnelles de ses abonnés, en privilégiant la rentabilité au détriment des normes éthiques les plus basiques.
De surcroît, la fuite récente de dizaines de milliers de pages de documents internes, organisée par une ancienne employée de Facebook, Frances Haugen, révèle que ce réseau est, selon ses propres termes, «une entreprise amorale et cynique, parfaitement consciente de son impact négatif sur la démocratie et même la santé mentale des adolescents, mais qui choisit, « encore et encore, tous les jours » de privilégier sa rentabilité à la sécurité de tous».
Un exploit technologique aux contours sociétaux flous
Sans le moindre ombre de doute, l’ambition futuriste de Metaverse de créer un monde parallèle au monde réel actuel via une parfaite alchimie entre Réalité Virtuelle (VA) et Réalité Augmentée (AV) constituera incontestablement un exploit technologique aux contours sociétaux encore flous.
Mais, il est important de rappeler aussi, que ce projet futuriste n’est pas le cheval de bataille de Facebook seulement puisqu’il est en cours de fermentation ou de développement depuis plusieurs années par plusieurs autres firmes du Gafa (surtout Microsoft), ce qui rend l’effet d’annonce de Metaverse disproportionné et son timing sujet à des interrogations et des vagues de suspicions…
Face à un casier cybernétique sombre, la sur-opération de communication baptisée Meta-verse ne peut que réconforter la thèse de diversion dont l’objectif est de détourner l’attention du large public du parcours sulfureux du réseau social grâce à une opération d’hypnose hight-tech malicieusement orchestrée!
Attention, tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or!
* Chercheur en réflexion stratégique, enseignant universitaire en géopolitique classique et digitale.
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