En l’absence d’une communication officielle crédible sur l’état de l’économie tunisienne, les mauvaises nouvelles en provenance des instances financières internationales se multiplient, sans que des solutions viables ne se profilent à l’horizon. Un récent rapport de Bank of America enfonce le clou…
Dans son rapport sur l’état des finances publiques en Tunisie, Bank of America a indiqué dans un récent rapport que notre pays fait face à une augmentation des pressions financières traduite par le projet de la loi de finances rectificative de 2021.
En l’absence de réformes et d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), le besoin de financement extérieur atteindra 1,9 milliard de dollars, soit l’équivalent de 5,6 milliards de dinars au cours du quatrième trimestre de cette année, ce qui pourrait entraîner un retard dans le remboursement des dettes et une éventuelle pénurie des ressources propres de l’Etat, a averti le rapport.
La banque américaine a également noté que la conversion de cet écart en liquidités doublerait la taille du financement de la Banque centrale de Tunisie (BCT) par rapport à 2020, ce qui accélérerait la baisse de la réserve nationale de change.
La banque considère que bien que le président Kais Saied ait donné son feu vert pour entamer officiellement les négociations d’un nouveau programme de financement avec le FMI, la marge de manœuvre du gouvernement reste incertaine.
La Banque a également indiqué que le soutien financier régional à la Tunisie n’est pas garanti à court terme, alors qu’il était présenté comme évident lors de la dernière visite du Premier ministre Najla Bouden au Royaume d’Arabie saoudite. Ce qui confirme que la coopération financière bilatérale ne peut être envisagée comme une solution aux difficultés financières de la Tunisie, car tout l’appui bilatéral qui lui sera accordé à l’avenir nécessitera une restructuration de la dette publique et un recours au Club de Paris, piste qui aggravera la crise économique du pays, insiste le rapport de Bank Of America.
Le rapport a estimé que la dette extérieure de la Tunisie est très élevée et qu’elle devrait encore augmenter au vu des perspectives de la situation sociale, économique et politique actuelle du pays, surtout si aucune initiative n’est prise pour mettre en œuvre des mesures correctives.
La Tunisie doit s’attaquer de manière décisive à la question des finances publiques et de la dette et à une restructuration des subventions, des entreprises publiques et de la masse salariale publique, a déclaré récemment le FMI. Auant de réformes exigeant des décisions douloureuses que le gouvernement hésite à mettre en œuvre depuis 2016, date du dernier programme de prêt avec le FMI, du reste arrêté en 2020, en raison du non-respect des engagements de réformes pris par la Tunisie.
Imed Bahri
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